L'expansion du secteur immobilier et l'engouement des investisseurs particuliers et institutionnels en ce domaine a eu pour effet la multiplication des prêts immobiliers ces dernières années. Le fait d'investir dans la pierre continue à figurer en haut de la liste des priorités des Marocains. Et pour preuve, la croissance annuelle des crédits immobiliers s'est accrue, au terme du troisième trimestre pour atteindre «un rythme historique de 34,4%». C'est ainsi que Bank Al-Maghrib a commenté la progression soutenue du recours aux prêts immobiliers dans son rapport de la politique monétaire publié le 3 janvier. Dans ce contexte, la banque centrale a procédé à une analyse structurelle des crédits à l'immobilier, pour découler sur une croissance enregistrée dans ce domaine par les entreprises non financières, en sus de la catégorie des Marocains Résidents à l'Etranger, et ce, depuis début 2006, «au détriment de celle des particuliers résidents», comme l'indique la même source. Et d'ajouter que «ce constat pourrait traduire l'importance prise par les prêts immobiliers accordés aux promoteurs en relation avec le dynamisme de l'activité du bâtiment». Cela pour ce qui est de l'apport des entreprises, mais pour ce qui relève des MRE, la banque centrale commente que le constat en question «reflète également la hausse de la demande des MRE en actifs immobiliers». En outre, cet attrait soutenu de la part de la catégorie des MRE pour le foncier semble être à double tranchant puisque, dans ce cas, la demande «a comme corollaire le net recul de leur contribution à la croissance des placements rémunérés auprès des banques», fait-on remarquer. Sur le volet des actifs, BAM met en avant l'évolution marquée par ceux relatifs au secteur de l'immobilier. En ce sens que les prix du foncier continuent de s'inscrire sur une courbe ascendante, notamment dans les grandes agglomérations, catalysés dans leur hausse soutenue par la demande forte qui va croissante, mais aussi par la multiplication des moyens et la détente des conditions de financement. D'autre part, la banque centrale, en matière de taux de crédits, attire également l'attention sur le ralentissement de la tendance baissière qu'ont adoptée les taux de crédits en matière d'immobilier, aux côtés des crédits à la consommation. Selon les arguments avancés par cette source, il est aisé de déduire que la concurrence acharnée et accrue entre les établissements bancaires de la place aurait marqué une phase de répit au cours du troisième trimestre. Dans un contexte global, au terme du troisième trimestre de l'année 2007, on note le maintien du taux de progression du crédit bancaire à un seuil élevé de 25,5%, suite à une phase d'accélération lors du second trimestre. L'une des explications qui reviennent dans ce sujet est relative à «l'importance des transactions immobilières et financières qui semblent alimenter respectivement la croissance des prêts immobiliers et des facilités de trésorerie», souligne BAM, sans oublier le tonus dont ont fait preuve les divers secteurs économiques non agricoles. La banque centrale rappelle également l'impact de ces prêts à l'immobilier et des facilités de trésorerie, comme étant la principale catégorie de crédit en termes de contribution à la croissance monétaire, pour annoncer une évolution de ces deux vecteurs chiffrée à 29,4%, indiquant que ce chiffre demeure «inférieur, toutefois, à celui de 33,3% observé un trimestre auparavant».