Pour l'année 2008, les économistes et les financiers tracent les grandes lignes de l'exercice prochain avec des attentes plus optimistes. Tour d'horizon. L'économie et la finance marocaines ont une année riche devant elles. Maintenant que l'heure est à la révision des comptes et à l'élaboration des plans de développement pour l'année à venir, les économistes et les financiers tracent les grandes lignes de l'exercice prochain avec des attentes plus optimistes. Sous un angle macro-économique, il est attendu sur l'excédent de la balance des services au Maroc s'affiche en hausse de 1% pour s'établir à 2,3% du Produit intérieur brut (PIB) national contre 1,3% en 2007. Il s'agit ici des prévisions établies par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) dans son rapport intitulé «Perspectives économiques en Afrique 2006-2007». Par ailleurs, les auteurs de ce rapport indiquent que le ratio de la dette extérieure devrait continuer à évoluer sur une tendance régressive et à être inférieur à 25% en 2008. Pour sa part, le Centre marocain de conjoncture ( CMC), dans sa lettre publiée au mois de novembre dernier, a revu à la baisse les prévisions relatives à la croissance économique et les a fixées à un seuil de 5,2% contre 6,8% auparavant. Dans ce contexte, le CMC a expliqué sa projection par le «raffermissement de la demande aux plans interne et externe, et d'autre part de la reprise des activités primaires sous l'hypothèse d'une pluviométrie suffisante», a-t-il annoncé. Du côté du gouvernement, l'on reste optimiste en tablant sur une inflation ne dépassant pas les 2%, barre psychologique tant préconisée par les institutions financières internationales. «La hausse des prix à la consommation telle que mesurée par l'indice du coût de la vie devrait connaître une nouvelle accélération. Le taux d'inflation, au vu des données actuelles, pourrait franchir largement le seuil de 3 % pour se situer au terme de l'exercice à venir autour de la moyenne de 3,5 %», affirment les analystes du CMC. Aussi, le CMC a-t-il prévu, dans le compartiment relatif aux emplois des biens et services, une appréciation des principales composantes de la demande. Ainsi, la consommation des ménages afficherait un accroissement en valeurs courantes de l'ordre de 7,8 %, soit deux points de plus que l'année précédente. Par ailleurs, le texte de la loi de Finances a mis en avant la consommation des ménages comme principal catalyseur de la croissance économique avec une amélioration de 8,6% en 2008 contre 5,5% en 2007, mais aussi une contribution à la croissance économique nominale de 4,8 points en 2008 contre 3 points en 2007. Autre point essentiel. Il s'agit de l'annonce faite par Nizar Baraka, ministre des Affaires économiques et générales, il y a quelques jours concernant la réforme de la Caisse de compensation. C'est dire que les finalités de cette caisse seront au centre de la réflexion pour en améliorer la performance et assurer un meilleur ciblage vers les couches les plus nécessiteuses. À ce titre, M. Baraka a annoncé que «cette réforme de la Caisse de compensation s'articule autour des axes portant sur le contrôle, l'organisation de l'intermédiaire, la révision de la structure tarifaire et la réorganisation des secteurs concernés». Du côté de la place boursière, les ambitions ne sont pas moindres. Dans un entretien accordé à ALM, Omar Drissi Kaitouni, membre du directoire de la Bourse de Casablanca a déclaré l'année 2008 comme étant une année favorable à l'investissement boursier. Et d'ajouter que «nous espérons, pour cela, maintenir le rythme des introductions en Bourse qui est d'une dizaine par an. À travers ce rythme d'introductions, nous solliciterons davantage les investisseurs pour continuer à intervenir sur la place de Casablanca». Selon M. Drissi, l'évolution de la sphère boursière est indissociable du degré d'évolution des sociétés cotées, de l'attrait de certaines sociétés qui viendront intégrer le circuit boursier à travers une hausse substantielle des souscripteurs et des investisseurs, mais aussi de tous les moyens que la Bourse mettra à disposition de ces investisseurs en termes de produits, de services et de réglementation.