Oujda abrite une campagne de sensibilisation destinée à l'ensemble des intervenants dans les domaines bancaires et judiciaires contre le blanchiment de capitaux. Initiée par Bank Al-Maghrib, en collaboration avec le ministère de l'Economie et des Finances et le ministère de la Justice, Oujda a abrité, jeudi dernier, la troisième rencontre de sensibilisation sur la loi anti-blanchiment sous le thème «La prévention du blanchiment de capitaux : une garantie pour une économie saine». La rencontre a été présidée par Az El Arab Kettani Idrissi, adjoint du responsable du département des affaires juridiques à Bank Al-Maghrib et a connu la participation des institutions financières et des magistrats des villes d'Oujda, Nador et Al Hoceima. Il s'agit d'une campagne de sensibilisation qui durera jusqu'au 21 février et qui touchera neuf régions du Royaume. Elle fait suite à l'adoption de la loi du 17 avril 2007 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux. Le but est de mettre en place des mécanismes de concertation et de communication entre les autorités de contrôle et les personnes assujetties à cette loi. En somme un effort pour faciliter la compréhension et l'assimilation des articles qui sous-tendent cette loi. «Notre présence à Oujda vise à dissiper les nuances et à identifier les difficultés d'application qui peuvent enfreindre cette loi», a expliqué Abdesslam Bouhouch, le magistrat qui a représenté le ministère de la Justice. Et d'ajouter que les autorités de contrôle sont en mesure de prendre les démarches adéquates pour faciliter l'application de ladite loi. Une campagne qui vise, à travers les débats qu'elle propose, à assurer les personnes assujetties et le public que cette loi ne modifie pas l'ordonnancement juridique existant. Elle est principalement une approche préventive pour éviter les fausses interprétations et confusions qui peuvent nuire à son application. De son côté, Hicham Elhaoudi, responsable du service central de lutte contre le blanchiment de capitaux, a expliqué les objectifs de cette loi et les raisons de sa mise en place. «Elle traduit les engagements de notre pays vis-à-vis de l'étranger et puis il faut aussi que le Maroc contribue aux efforts menés par la communauté internationale pour lutter contre la criminalité organisée. C'est un phénomène de dimension internationale», a-t-il souligné. Le Maroc est connu par son engagement dans toutes les actions qui visent à assurer l'intégrité et la solidité des marchés financiers. Intervenant au débat, Az ElArab Kettani Idrissi, du département des affaires juridiques à Bank Al- Maghrib, a résumé les objectifs opérationnels de cette campagne en cinq points, dont l'explication du contenu et de la portée des dispositions de la loi 43-05, l'adoption d'une approche unifiée dans l'interprétation et l'application du dispositif anti- blanchiment. Le message est le même, chez l'ensemble des intervenants. A Oujda ou dans d'autres villes, il s'agit d'impliquer tous les intervenants dans les domaines bancaires et judiciaires pour consolider l'image et le renom d'un secteur stratégique. La banque centrale prend toutes les mesures nécessaires pour sensibiliser les différents acteurs sur l'importance de l'application de cette loi afin d'améliorer la notation de notre pays sur le plan international et d'encourager les investisseurs étrangers à opter pour le marché marocain. La concurrence est rude et la crédibilité dans ce domaine est déterminante. Concernant les réticences et les peurs que peut engendrer cette loi, M. Kettani Idrissi a expliqué à ALM que les dépôts bancaires ne cessent d'augmenter et que le taux de bancarisation est passé de 26% à 34 %. Ce qui réconforte, c'est qu'il y a une volonté politique de moraliser la vie publique et d'améliorer l'environnement des affaires tout en prémunissant le pays contre le développement d'activités criminelles. En plus, le Maroc ne peut compter que sur les seules capacités de l'Etat. Il appartient au secteur privé de créer des richesses et de développer l'emploi. Pour être attractif vis-à-vis des capitaux étrangers, le Maroc doit barrer la route à la propagation des activités criminelles.