Pour Abderrafie Jouahri, membre du BP de l'USFP, le communiqué du bureau politique, signifie que le parti doit quitter le gouvernement. ALM Comment jugez-vous le dernier communiqué du bureau politique de l'USFP ? Abderrafie Jouahri : Le communiqué du bureau politique vient confirmer les positions que j'ai défendues depuis qu'il a décidé de participer au gouvernement. Les à priori du communiqué sont ceux que j'ai défendus publiquement. Que ce soit pour ce qui est de la régression de la méthodologie démocratique, de vider le jeu démocratique de son contenu ou de la reproduction du passé politique du pays, le contenu du texte publié par le BP rejoint mes positions. Seulement, tous ces «a priori» devaient aboutir à une seule conclusion: le parti doit quitter le gouvernement et passer dans l'opposition. Cela ne veut rien dire de garder une distance entre le parti et le gouvernement, le soutien critique n'a pas non plus de sens. Le jeu démocratique est clair : soit que le parti s'inscrive dans une solidarité gouvernementale ou qu'il quitte le gouvernement. Comment le parti qui vient de passer dix années dans le gouvernement passerait-il aussi facilement dans l'opposition ? D'abord, c'est tout à son honneur. Car, je parle d'une opposition constructive et non populiste. Une opposition dans laquelle le parti opposera une critique constructive à chaque fois que cela s'impose tout en proposant des alternatives. De plus, il est impossible dans une démocratie qui se respecte que tout le monde soit au gouvernement. Je pense que le parti doit être soit au gouvernement, soit dans l'opposition, il ne peut pas être dans les deux camps à la fois. Et c'est malheureusement ce que laisse entendre le texte du BP. Or, la réalité, à en croire ce même texte, est que le parti est aujourd'hui dans l'opposition et seuls certains parmi ses dirigeants, le premier secrétaire et son adjoint notamment, sont dans le gouvernement. Les dirigeants du parti ont toujours affirmé que le passage à l'opposition aboutirait à une crise interne, or c'est leur décision de rester au gouvernement qui l'a créée. Aujourd'hui, l'intérêt de la nation veut que l'USFP soit dans l'opposition. Il faut qu'il y ait un interlocuteur responsable au sein de l'opposition.