Le ministre de l'Intérieur algérien Yazid Zerhouni l'a confirmé vendredi soir à Paris : le fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), Hassan Hattab, s'est rendu aux autorités algériennes. Le fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), Hassan Hattab, s'est rendu aux autorités algériennes fin septembre, selon les affirmations du ministre algérien des Affaires étrangères, Yazid Zehrouni. Interrogé lors d'une conférence de presse à l'issue d'une rencontre avec son homologue française Michèle Alliot-Marie à Paris, vendredi dernier, M. Zehrouni a confirmé que M. Hattab, plus connu sous le nom d'Abou Hamza, s'était rendu le 22 septembre, information qui n'a été révélée que le 28 septembre par le quotidien arabophone algérien Ech-Chourouk sur son site Internet. Selon le quotidien algérien, M. Hattab s'était en fait rendu aux forces de sécurité afin de bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale qui accorde le «pardon» et la grâce présidentielle aux islamistes armés qui déposent les armes. Cette chartre permettrait aussi la reddition d'une centaine d'élèments armés restés fidèles au fondateur du GSPC après son éviction de la tête du mouvement en août par l'émir Abdelmalek Droudkel. Jusqu'à présent, on compte plus de 2000 détenus pour terrorisme qui ont pu être libérés grâce à cette chartre et 300 islamistes qui se sont rendus pour bénéficier. C'est en 1992 que M. Hattab rejoint les Groupes islamiques armés (GIA), après l'annulation des élections remportées par le Front islamique du salut (FIS). En 1997, les massacres des civils par les GIA dans la Mitidja et à l'ouest du pays provoquent la première scission au sein de la rébellion armée. L'Armée islamique du salut (AIS), le bras armé du FIS, dépose les armes en 2000. Hassan Hattab, lui, quitte les GIA et crée le GSPC avec un mot d'ordre : «ni trêve ni négociation». Les GIA éliminés, le GSPC devient le seul groupe armé islamiste en activité. Il cible les forces gouvernementales. Donné pour mort à plusieurs reprises, Hassan Hattab ne cesse de ressusciter, mais finit par perdre son emprise sur l'organisation. La presse algérienne affirme qu'il avait créé le GSPC à l'instigation d'Oussama Ben Laden. Pourtant Hassan Hattab s'est opposé au ralliement du mouvement à Al-Qaida, opéré en 2006 par son successeur, Abdelmalek Droudkel. Il a dénoncé la transformation du GSPC en une « Al-Qaida au Maghreb islamique », la qualifiant de « groupuscule qui cherche à transformer l'Algérie en un second Irak ». La réalité du lien avec Al-Qaida continue d'être mise en doute par des officiels algériens, notamment le ministre de l'Intérieur et le chef d'état-major de l'armée. Il est sûr, en revanche, que l'ex-GSPC de Droudkel recrute au nom du djihad pour l'Irak et utilise l'arme redoutable des attentats-suicides. Les services de sécurité pensent par ailleurs que l'ex-GSPC serait secoué par des tensions internes. Le quotidien El Khabar du 3 octobre affirme, citant des sources «sécuritaires», que Droudkel aurait été démis de son poste d' «émir» et remplacé par un dénommé Ahmed Haroun. Ce limogeage s'expliquerait par «l'incapacité de Droudkel à mettre en oeuvre les directives de l'organisation mondiale d'Al-Qaida». Le mouvement armé n'a pas diffusé de communiqué annonçant un changement à sa tête.