Mohamed Abdelaziz continue de harceler ses opposants. Mahjoub Salek, coordinateur de «Khat Chahid», a été victime d'une tentative d'agression avant d'échapper aux gendarmes algériens pour retourner en Espagne. Mohamed Abdelaziz, avec la complicité de l'Algérie, continue de harceler ses opposants. Mercredi 28 février, Mahjoub Salek, coordinateur du courant «Khat Chahid» (Voie du Martyr) installé en Espagne, a été victime d'une tentative d'agression au camp «27 février» abritant près de 2.000 familles dont les proches de Mohamed Abdelaziz. Selon des sources sahraouies, l'arrivée de Mahjoub Salek dans les camps de Tindouf a été ressentie comme un «acte provocateur» surtout après les critiques qu'il a formulées récemment à propos des festivités de Tifarity marquant le 31ème anniversaire de la proclamation de la RASD. Selon les mêmes sources, la famille de Mahjoub Salek et sa tribu étaient intervenues pour éviter qu'il soit agressé, mais aussi pour le faire transiter par la suite en Mauritanie. Le coordinateur de «Khat Chahid» a ainsi échappé aux gendarmes algériens qui voulaient l'arrêter pour mettre le cap sur Zouerate en Mauritanie avant de rentrer en Espagne. Quelques jours avant les festivités de Tifarity, «Khat Chahid» avait émis un communiqué pour appeler à l'annulation des cérémonies dans cette commune rurale relevant du territoire marocain et pour que les dépenses nécessaires à cette fin soient consacrées aux populations des camps de Tindouf. Des déclarations qui n'ont pas été du goût de la direction du Polisario surtout qu'elles émanent de l'un des fondateurs du mouvement des séparatistes. Ce n'est pas d'ailleurs la première fois que «Khat Chahid» et Mahjoub Salek prônent une telle position et adressent d'acerbes critiques à la direction du Polisario. Il y a quelques mois, Mahjoub Salek avait affirmé que cette direction n'a d'autre souci que le pouvoir et l'argent. Pour lui, Mohamed Abdelaziz partage les deux avec quelques membres de son entourage pour en assurer l'allégeance et rester à la tête de cette direction. Il en veut comme exemple Mohamed Yeslem Beissat, «ambassadeur» du Polisario à Alger. «Khat Chahid» va jusqu'à estimer que le Polisario, avec la direction actuelle, ne représente pas un interlocuteur sérieux en cas de négociations avec le Maroc. Formé de jeunes cadres ayant séjourné, pour études, en France et en Espagne notamment, «Khat Chahid» a fini par devenir le principal pourfendeur de la politique du Polisario. C'est d'ailleurs à ce courant qu'on prête l'organisation des manifestations de juillet 2005 dans plusieurs camps de Tindouf. Il y a un peu plus de deux semaines, Messaoud Ould Fuedal Boussouala, un autre opposant du Polisario, a été condamné à quatre ans de prison et une forte amende par un tribunal algérien qui le poursuivait pour «contrebande». Il s'agissait en fait d'un procès orchestré à l'instigation des séparatistes excédés par les critiques de Boussouala. «Ils persécutent et terrorisent les membres de ces tribus dans le cadre d'une ségrégation mise en place par la direction du Polisario contre toutes les voix discordantes», estime Daifallah Yahdih qui a regagné le Maroc il y a près de sept mois. Baba Sayed, l'un des frères du fondateur du Polisario, avait également critiqué l'organisation des festivités à Tifarity les qualifiant d'«immense gâchis». «(...) Soit la menace de famine (...) est réelle et dans ce contexte parler d'éventuelles festivités est non seulement un acte vain», mais également une insulte aux populations des camps de Tindouf, écrit Baba Sayed dans une lettre adressée au Polisario.