Le taux de mariage a augmenté au Maroc de 11,6%. Le ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ, explique cette augmentation par l'entrée en vigueur du nouveau Code de la famille. Alors qu'en 2004, le Haut commissariat au plan (HCP) annonçait la croissance du célibat au Maroc, aujourd'hui la tendance semble plutôt en faveur du mariage. Changement capital qui n'est certainement pas le fruit du hasard, mais celui des nouvelles dispositions du Code de la famille. C'est un constat officiel qui a été annoncé, mardi 20 février à Rabat, par le ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ, lors d'une journée d'étude consacrée à l'impact du Code de la famille trois années après son entrée en vigueur. M. Bouzoubaâ a déclaré que le taux de mariage et de demandes de validation de mariage affiche une augmentation de 11,6% en 2006 par rapport à l'année précédente. En chiffres, 272.989 actes de mariages ont été conclus durant l'an écoulé. Les demandes de validation de mariage, elles, ont atteint 16.832. Cela rapporte le chiffre total des mariages en 2006 à 289.821. Pour le ministre de la Justice, c'est une preuve tangible de la confiance qu'insuffle le Code de la famille au sein des Marocains désirant se marier. Et c'est surtout du côté de la femme que les chiffres sont plus éloquents. D'après M. Bouzoubaâ, les femmes majeures ont été plus nombreuses à contracter un acte de mariage, l'an dernier. Leur nombre est monté, effectivement, à 60.095, contre 49.175 enregistré en 2005, soit une augmentation de plus de 22,2%. Et il n'y a pas que cela qui traduit l'impact du Code de la famille sur le mariage. N'oublions pas que la polygamie est l'une des raisons à l'origine du refus de se marier. Le Code de la famille a réussi à freiner la polygamie, selon le ministre de la Justice, qui a annoncé sa baisse de 3,5% en 2006 par rapport à 2005. Même effet sur le divorce. De moins en moins de couples mariés divorcent comme l'indiquent les chiffres : 28.239 en 2006, contre 29.668, l'an précédent. La baisse est, donc, évaluée à 4,8%. Une tendance similaire a été enregistrée par le «Khol'», le divorce que demande la femme a son conjoint en échange d'une compensation financière. Les demandes de «Khol'» ont marqué une réduction de 4.963 en 2005 à 4.744 en 2006, soit un taux de 18,2%. Pour ce qui est, cette fois-ci, des couples ayant convenu de mettre fin à leur lien conjugal à l'amiable, leur nombre a connu une grande augmentation. En se référant aux statistiques avancées par M. Bouzoubaâ, le nombre de ces couples a été, en 2006, de 6.741. Tandis qu'en 2005, ce type de demande était de 4.949. Ce qui ramène la hausse à 36,2%. Hausse, également pour la répudiation. Le constat fait état de 14.771 actes de répudiation en 2006, contre un nombre beaucoup moins important en 2005 : 9.983. Le Code de la famille a, certes, suscité un impact sur l'état d'avancement de la société marocaine. Mais toujours est-il que certaines dispositions n'obtiennent pas une adhésion populaire comme l'a démontré le HCP dans une étude dont les résultats ont été présentés en septembre 2006. D'après cette étude, il s'avère que seuls 49% des Marocains approuvent totalement les dispositions contenues dans le Code de la famille. Et les habitants du milieu rural montrent qu'ils sont beaucoup plus favorables, par rapport aux citadins comme le prouvent les taux respectivement de 51% et de 47%. L'étude du HCP a même montré que 71% des femmes sont contre le mariage sans tuteur, alors que le code accorde ce droit. Aux mentalités immuables, c'est le déficit de l'information qui pose problème. 35% des Marocains n'ont aucune idée sur la loi.