L'accord sur les échanges agricoles signé dernièrement par le Maroc et l'Union européenne est entré en vigueur ce 1er janvier 2004, avec pour objectif une libéralisation mutuelle des échanges agricoles. L'Union européenne garantit un meilleur accès du marché européen aux tomates marocaines, contre une plus grande libéralisation de l'accès du marché marocain aux céréales européennes. La signature de cet accord est intervenue au terme d'une année et demi de négociations ardues, chacune des deux parties faisant prévaloir des impératifs économiques et sociaux incontournables. La bonne volonté a cependant prévalu chez les négociateurs des deux camps, qui ont finalement convenu d'un arrangement "bien équilibré". Volet essentiel de cet accord: les exportations des tomates marocaines vers le marché de l'Union européenne. L'accord prévoit en plus d'un quota de base traditionnel de 175 000 tonnes, un quota additionnel porté à 45 000 tonnes d'ici 2007. Le volume exporté passe ainsi à 220.000 T par an dans quatre ans avec un contingent de 190.000 T au cours de la campagne qui a démarré en octobre 2003. L'accord offre donc une amélioration de la flexibilité dans les exportations marocaines. Mais tout ne baigne pas vraiment. Certains producteurs, pas seulement espagnols, mais également français, contestent les termes commerciaux de cet accord. Ils font valoir que leur production répond à des exigences techniques, sanitaires environnementales et autres pour se conformer aux attentes des consommateurs européens. Ces producteurs rappellent également que la tomate est le premier légume cultivé en France, par exemple, et avancent, qu'à l'instar de producteurs d'autres légumes, ils emploient une main-d'œuvre nombreuse, souvent peu qualifiée, dans le cadre de normes sociales élevées. Mais voilà qu'ils devront faire face, au terme de l'accord conclu avec le Maroc, à des distorsions de concurrence accrues. Ils oublient cependant que pour les importations du blé tendre en provenance de l'Union européenne, par exemple, les producteurs marocains sont également appelés à faire des sacrifices. Même si l'accord prévoit un système d'importation tenant compte du niveau de la production nationale selon les campagnes agricoles. Ainsi, lorsque la production nationale est inférieure à 2,1 millions de tonnes, le contingent à droit réduit importé de l'Union européenne peut atteindre un million de tonnes. Ce plafond peut être ramené jusqu'à 0,4 million de T dans le cas où la production marocaine est supérieure au seuil des 2,1 millions de T. Ces différents seuils potentiels d'importation devant assurer la couverture d'une partie des besoins structurels du Maroc en blé tendre. Les négociations ont été engagées en application de l'accord d'Association Maroc-Union européenne qui prévoit une révision des protocoles agricoles de l'accord en vue d'un accroissement progressif de la libéralisation réciproque. Selon la Commission européenne, les deux parties se retrouveront en 2007 pour convenir de nouvelles étapes de libéralisation à compter de 2008. Les relations devraient alors s'approfondir dans des domaines liés à l'établissement d'une zone de libre-échange et d'une plus grande facilitation des échanges.