Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa a entamé mardi une visite à Beyrouth dans le but de rétablir le dialogue entre le gouvernement Siniora et l'opposition pro-syrienne. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa a entamé mardi 12 dernier une visite au Liban à la demande de Nabih Berri, président du Parlement libanais et chef du mouvement chiite Amal, allié du Hezbollah. L'ancien ministre égyptien des Affaires étrangères a débarqué mardi à Beyrouth en « mission de bons offices » en vue de désamorcer la «crise politique » qui secoue le pays du cèdre. Dès son arrivée dans la capitale libanaise, Amr Moussa a indiqué qu' «il n'y a pas d'initiative arabe, mais des idées», précisant qu'il y a eu des efforts dans ce sens depuis sa première visite qui a eu lieu le 3 décembre. Lors de son premier jour au Liban, le secrétaire général a rencontré le Premier ministre libanais Fouad Siniora ainsi que le président du Parlement, Nabih Berri, un des chefs de l'opposition. L'agenda d'Amr Moussa prévoyait également un entretien avec Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah. Cette visite est la deuxième du genre du secrétaire général de la Ligue arabe au Liban en ce mois de décembre et intervient après celle de son envoyé spécial, le Soudanais Moustafa Osaman Ismaïl. Selon la presse libanaise, la mission de ce dernier « n'a pas abouti ». « M. Ismaïl n'a pas pu contourner le principal obstacle ; à savoir proposer un règlement (...) qui conviendrait aux deux camps », déplorait L'Orient-Le Jour, mardi matin, alors que le journal As-Safir estimait que « La mission arabe, qui avait soulevé un vent d'optimisme, paraît dans l'impasse, les divergences entre les deux camps étant toujours aussi profondes et l'initiative telle que présentée ne constituant pas une issue à la crise ». La visite d'Amr Moussa, quant à elle, coïncide avec la présentation au Conseil de sécurité des Nations unies du quatrième rapport de la commission d'enquête. Serge Brammertz, chef de cette commission a déclaré à cette occasion que les investigations sur le meurtre de l'ancien Premier ministre libanais ont atteint un « stade critique ». Il a également précisé qu' «avec cela à l'esprit, la commission et le procureur-général du Liban pensent que mettre des informations concernant des témoins et suspects dans le domaine public, serait contraire aux principes d'équité et de justice». Le procureur belge qui a succédé à l'Allemand Detlev Mehlis a en outre salué la disponibilité et l'efficacité de l'aide de Damas pour le bon déroulement de l'enquête. En ce qui concerne la création d'un tribunal international, Fouad Siniora avait transmis, mardi après-midi, le projet au chef du Parlement, Nabih Berri (proche de Damas) qui avait prévenu la semaine dernière que «le Parlement ne se réunira pas avant un règlement de la crise gouvernementale». En effet, l'opposition, qui comprend le Hezbollah, le mouvement chiite Amal et les Chrétiens maronites du général Michel Aoun, refuse la création d'un tribunal international. En revanche, celle-ci réclame la formation d'un gouvernement d'union nationale et un droit de vote. Pour ce faire, elle a organisé une importante manifestation dans le centre de Beyrouth. Celle-ci était à sa treizième journée consécutive, mercredi. Quant au Premier ministre Fouad Siniora, il demeure toujours retranché avec quelques membres de son cabinet dans le Grand Sérail, siège du gouvernement et dénonce avec véhémence le bras de fer que lui impose l'opposition et auquel il refuse de céder.