Après cinq ans d'absence suite aux évènements du «printemps noir», les brigades de la gendarmerie algérienne reviendront bientôt en Kabylie ; une décision rejetée d'avance par les délégués des Archs. Des brigades de la gendarmerie algérienne seront bientôt réimplantées en Kabylie cinq après les évènements qui ont ensanglanté cette région. C'est ce qu'a annoncé en début de semaine, El Hocine Mazouz, wali de Tizi Ouzou. Le quotidien «El Watan» qui en a fait sa Une hier affirme que «le premier magistrat de la wilaya a décidé de mettre les moyens pour le rétablissement de l'autorité publique et annoncé que des brigades de gendarmerie seront installées conjointement avec des structures de la BMPJ, dès l'année prochaine, dans toutes les communes de la wilaya». À en croire la presse algérienne, cela fait des mois, en effet, que cette région connaît une montée progressive de l'insécurité : vols, agressions à main armée, trafic de drogue. Selon les journaux, certains habitants de cette wilaya, située au nord de l'Algérie, ont même été victimes d'acte de kidnapping, un phénomène criminel qui commence à prendre de l'ampleur. «La sécurité est l'une de nos préoccupations majeures. C'est un aspect primordial pour assurer une vie normale et un fonctionnement normal de la société», a déclaré le wali lors d'une rencontre avec les opérateurs économiques locaux, rapporte El Watan. Le wali de Tizi Ouzou a, cependant, souligné quelques problèmes dans la mise en œuvre de ce plan visant, selon lui, à sécuriser la région. Il s'agit du «manque d'assiettes foncières pour l'implantation de ce type de structures sécuritaires qui demeure posé dans de nombreuses localités». Les autorités algériennes doivent, cependant, faire face à un autre problème que celui du manque de moyens. Il s'agit d'un problème de fond. Après la répression sanglante du «printemps noir», comme l'appelle la presse algérienne, la présence des agents de sécurité est toujours indésirable dans cette région. En effet, l'une des principales revendications des Archs était le retrait des gendarmes de Kabylie. Selon El Watan, «les Archs nient l'ampleur de l'insécurité, qualifiant d'"intox" et de "désinformation" les comptes-rendus faisant état de la multiplication des actes de banditisme». Il est hors de question, selon les délégués des Archs, d'évoquer le retour des gendarmes avant de traduire devant des tribunaux civils les auteurs des assassinats commis durant les événements sanglants du printemps 2001», enchaîne le journal. La crise de Kabylie, une région en dissidence permanente avec le pouvoir central, est née à la suite de l'assassinat d'un jeune lycéen le 18 avril 2001 par une brigade de la gendarmerie. Cette bavure a mis le feu aux poudres dans cette région qui a vécu pendant trois ans dans l'engrenage des émeutes et de la répression. Le bilan s'élève à 126 morts et des centaines de blessés, sans compter les dégâts matériels qui se chiffrent en milliards de dinars.