Des gendarmes ont commencé à quitter samedi et dimanche la Kabylie. Ce redéploiement, qui devrait continuer toute la semaine, était l'une des principales revendications de la plate-forme d'El-Kseur. Selon le commandement de la gendarmerie, cité dimanche par des journaux, les brigades ont donc entamé samedi un «plan de redéploiement» dans le cadre d'une nouvelle «carte sécuritaire» en Kabylie. Les gendarmeries devraient être remplacées par des commissariats de police dans les zones où des manifestants ont été tués lors des émeutes du «printemps noir» 2001. Déclenchée par la mort d'un jeune dans les locaux Beni Douala, près de Tizi Ouzou, le 18 avril, la contestation avait fait une soixantaine de morts et 2.000 blessés, selon un bilan officiel, 108 morts et 5.000 blessés, selon la Coordination des comités Aârouch. Depuis, les gendarmes étaient mis en quarantaine par la population et restaient reclus dans leurs casernes. Le 12 mars dernier, dans un discours à la Nation, le président Bouteflika avait relancé cette vague de mécontentement en déclarant «inconcevable» le « démantèlement pur et simple» de la gendarmerie, estimant cependant que «dans certains cas son implantation pourrait être reconsidérée». Ces propos avaient alors relancé manifestations, violences et mouvements de grève qui continuaient d'ailleurs samedi et dimanche dans des communes telles que Tizi Ouzou (cinq jeunes blessés samedi), Azazga et Naciria (région de Boumerdès). Dans son édition du 24 mars, Liberté notait par ailleurs que « sur les 37 brigades de gendarmerie que compte la wilaya de Tizi Ouzou, seules 14 seraient déjà concernées par le départ des gendarmes qui seront remplacés par les agents de la Sûreté nationale». Le quotidien algérien ajoutait que ces départs se feront «progressivement durant toute la semaine ». Reste que cette revendication non satisfaite avait amené la CADC (Coordination des Aârouch, Daïras et Communes) à appeler au boycott des prochaines élections législatives du 30 mai. Les délégués kabyles vont-ils aujourd'hui accepter de reconsidérer leur position ?