Entre un Felipe Massa impérial à domicile, un Schumi qui raccroche son volant et un Alonso qui conserve son titre, le Grand Prix du Brésil aura tenu ses promesses en termes d'émotion, clôturant en apothéose la saison 2006 de F.1. Dimanche dernier à Sao Paulo, le Grand Prix du Brésil, le dernier de la saison 2006 en F1, n'aura pas joué de mauvais tours à Renault et à son pilote phare Fernando Alonso. L'espagnol, parti en seconde ligne derrière la Ferrari du brésilien Felipe Massa, n'a jamais pu devancer ni même inquiéter ce dernier. Le «boy d'Oviedo», comme on le surnomme dans son pays, n'a certes pas pu s'imposer, mais a tout de même terminé la saison en haut du classement des pilotes. Joli doublé, voire mérité, pour l'écurie Renault, qui a ainsi pu sauver son titre presque in extremis. En effet, seuls 5 points (206 contre 201) l'ont séparé de la Scuderia au classement final. Quant à Alonso, il aura cumulé 134 points contre 121 pour son challenger, Michael Schumacher. Le soir même de sa victoire, Fernando fût célébré par ses compatriotes, descendus massivement dans la rue. Puis le lendemain, tous les médias espagnols lui ont consacré une place de choix dans leur Une, le présentant parfois comme le «nouveau patron de la F1» (le quotidien ABC), ou en avançant «qu'il est le seul héritier de Michael Schumacher» (El Mundo). Pourtant, les choses n'avaient pas été si évidentes pour Alonso durant ces trois derniers mois, comme la reconnu même le manager du Renault F1 Team. «L'ensemble de l'équipe, de Fernando Alonso à nos collègues d'Enstone (NDLR : quartier général de l'écurie en Grande-Bretagne) et à Viry (NDLR : département moteur en région parisienne), a connu une saison très difficile», a déclaré en substance Flavio Briatore, le directeur général de l'écurie Renault. Puis d'ajouter : «mais nous avons fait le travail et nous méritons ces deux titres (…) Nous avons eu des hauts et des bas, mais nous n'avons jamais baissé les bras et nous sommes champions». En effet, depuis le milieu de la saison, les R26 du losange ont le plus souvent été malmenées en piste par les monoplaces de l'écurie rouge. Alonso et Fisico ont eu donc fort à faire pour contenir les assauts des deux pilotes Ferrari. Cela d'autant plus que le septuple champion du monde, Michael Schumacher, était enflammé et stimulé quant à l'idée de se retirer sur un huitième titre pilotes. Même s'il n'aura pas réussi ce pari, Schumi se retire laissant derrière lui un palmarès sans précédent dans la discipline reine du sport automobile. D'ailleurs, bien qu'il n'avait pas de place sur le podium (ayant fini 4ème sur le circuit d'Interlagos), Michael Schumacher a reçu un trophée honorifique des mains même de la star sportive de tous les temps au Brésil, Pelé. Même la chancelière allemande Angela Merkel lui a rendu hommage à travers un communiqué officiel dans lequel elle le voit comme l'un des «vrais grands du sport allemand» à ses yeux.