Des prisonniers de Laâyoune ont entamé une grève de la faim de 48 heures pour une série de "revendications". La technique est rodée. Faire du chantage et du bruit en vue d'obtenir leur libération. Un groupe de prisonniers à Laâyoune, dont plusieurs condamnés pour des délits de droit commun, affirment avoir entamé, mardi et mercredi, une grève de la faim et brandissent une série de revendications dont celle d'être considérés comme "détenus politiques", d'être séparés des autres prisonniers et de réserver un "calendrier précis" pour les visites privées. Ils ajoutent, dans le même lot, une autre revendication assez particulière : la mutation d'un fonctionnaire de la prison qu'ils accusent de tous les maux. Un communiqué de ce groupe, qui ne précise pas le nombre de "grévistes de la faim", se termine par la littérature devenue "à la mode" dans certains milieux depuis les événements du mois de mai 2005. Selon plusieurs sources à Laâyoune, cette grève de la faim, qui pourrait être assimilée à la fameuse grève de Tamek et ses amis, intervient après l'arrivée de quatre nouveaux prisonniers arrêtés et condamnés récemment pour violences à l'encontre des forces de police. L'arrivée de ces derniers, Brahim Sabbar, Haddi Ahmed Mahmoud (El Kaïnane), son frère Haddi Salah et Ahmed Sbaï, semble avoir "tétanisé" les autres détenus. Les quatre individus, pour qui le "Polisario" a déjâ engagé une de ses "campagnes", ont été arrêtés et condamnés par la justice pour avoir agressé des policiers lors d'un contrôle de routine, le 17 juin 2006. Ce jour là, Brahim sabbar revenait à Laâyoune après un déplacement à Boujdour. Le président de l'"Association des victimes des violations graves des droits humains commises par l'Etat marocain" était accompagné de trois autres individus dont Ahmed Mahmoud Heddi, plus connu sous l'alias "El Kainane", trafiquant de drogue converti au séparatisme. Ce dernier était d'ailleurs impliqué dans les événements de Laâyoune et plus spécialement dans les affrontements avec les forces de l'ordre au quartier "Maâtallah". Une fois qu'ils avaient atteint un barrage de police à l'entrée de Laâyoune, ils ont essayé de le forcer en mettant en péril la vie de plusieurs policiers. La vérification de leur indentité tournera en altercation avec usage d'armes blanches. Les policiers ainsi assaillis justifient de certificats médicaux de 21 et 25 jours d'incapacité physique temporaire. Les quatre individus, déférés devant la Cour d'appel de Laâyoune, ont été condamnés à des peines de prison ferme allant de 3 mois à un an. A la prison de Laâyoune, ils reproduisent une technique bien rodée héritée des Tamek et autres Aminatou Haïdar. Cela ressemble au changage.