La majorité de Driss Jettou a fini par trouver un consensus autour du mode de scrutin, l'un des plus importants aspects du code électoral. Les leaders de la majorité étaient conviés, lundi 5 juin 2006, à une dernière réunion de travail avec Chakib Benmoussa. Divisée, il y a juste quelques jours, au sujet du mode de scrutin à adopter pour les législatives de 2007, la majorité de Driss Jettou a fini par ressouder ses rangs autour d'un projet commun qui sera soumis au Parlement. Selon plusieurs sources des partis de la majorité gouvernementale, la réunion avec le ministre de l'Intérieur, qui avait débuté hier vers 11 heures, devait déboucher sur un accord sur les grandes lignes du prochain code électoral et notamment en ce qui concerne le mode de scrutin. Les partis de la majorité, à en croire les mêmes sources, ont fini par opter pour le scrutin de liste, le même que celui qui avait été retenu lors des dernières législatives. Quelques autres détails (concernant notamment le seuil, la liste nationale, la révision du découpage électoral) seront réglés par la suite à l'occasion de nouvelles rencontres entre le ministre de l'Intérieur et les chefs des partis de la majorité gouvernementale. Ce consensus est le résultat de tractations entre les partis et qui ont été fructueuses en amenant le Mouvement populaire à se ranger à l'option du scrutin de liste. Le MP, fruit de la fusion des trois partis de la mouvance harakie, plaidait il y a encore quelques semaines pour un retour au scrutin uninominal. Il ira même jusqu'à publier un communiqué conjoint avec l'U.C (Union constitutionnelle) appelant à renouer avec ce mode de scrutin en vigueur avant les élections législatives de 2002. Le parti de l'Istiqlal et le RNI (Rassemblement national des indépendants) ont fini également par venir à bout des "résistances" d'une partie de leur hiérarchies respectives qui étaient pour le retour au scrutin uninominal même si des voix au parti de Abbas El Fassi plaidaient pour le retour à ce mode de scrutin, mais uniquement dans les zones rurales. Il faut également rappeler que plusieurs partis de la majorité s'étaient prononcés pour le scrutin de liste, mais avec de nouvelles modifications. C'est le cas de l'USFP qui plaidait pour des listes régionales ou du PPS qui avançait le scénario d'une liste nationale pour les élites par exemple. Sans faire partie de la majorité gouvernementale, le PJD s'était exprimé pour le maintien du scrutin de liste. Pourquoi un projet de la majorité ? Mohamed Saâd Alami, dans une déclaration à ALM, affirme qu'une telle procédure est en cours dans plusieurs démocraties du monde. "Il s'agira d'un projet de loi qui sera soumis au Parlement pour permettre à tout le monde d'en discuter le contenu et d'apporter les modifications qu'il juge pertinentes", ajoute le ministre des Relations avec le Parlement et membre du comité exécutif de l'Istiqlal. Plusieurs partis de l'opposition, dont le PJD, avaient officiellement procédés contre ce qu'ils ont estimé comme "mise à l'écart et marginalisation" lors des différentes réunions tenues entre le ministre de l'Intérieur et les partis de la majorité. Ils avaient affirmé, dans un communiqué conjoint, que cela était "contraire à la pratique démocratique". Le Code électoral devra être prêt une année avant la date de la tenue des prochaines élections législatives. Les parlementaires auront du pain sur la planche quand on sait que la présente session d'automne devra être close vers la mi-juillet, soit dans un peu plus d'un mois.