Le mode de scrutin divise les partis politiques. Les divergences se font sentir au sein même de la majorité. Le ministère de l'Intérieur s'apprête à lancer un deuxième round de concertations avec les formations de l'opposition. Le mode de scrutin à adopter pour les échéances de 2007 divise les partis politiques y compris au sein de la majorité du gouvernement de Driss Jettou. L'USFP (Union socialiste des forces populaires) tient au scrutin de liste. Mohamed Elyazghi, son premier secrétaire, vient encore de réaffirmer l'attachement de sa formation à ce mode de scrutin lors de la tenue du congrès régional de Marrakech-Tensift-El Haouz. Les socialistes, pour qui le retour au scrutin uninominal est une "dangereuse régression", veulent même apporter de nouvelles modifications pour déboucher sur des listes régionales aux côtés d'une liste nationale pour les élites. Le PPS s'est également manifesté pour le maintien du scrutin de liste malgré les "imperfections" de ce dernier. L'autre parti de la Koutla, l'Istiqlal en l'occurrence, se prononce pour une nouvelle voie : un "panachage" entre scrutin de liste dans les zones urbaines et scrutin uninominal en milieu rural. Le PJD, par la voix de son secrétaire général, opte lui également pour le maintien du scrutin de liste. Deux autres grands partis se sont exprimés pour le retour au scrutin uninominal à un tour. Il s'agit du Mouvement populaire (MP, issu de la dernière fusion des composantes harakies). Ils rejoignent en cela quelques petits partis voulant plutôt mettre en avance une "personnalisation" du scrutin et tablant sur les notabilités locales. Les choses se compliquent davantage quand on sait que le texte à soumettre au Parlement devra aussi englober une nouvelle configuration du découpage électoral et un nouveau mécanisme pour assurer la représentation des Marocains de la diaspora à la première Chambre du Parlement. Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, a eu le loisir d'écouter les positions de la majorité. Selon nos sources, c'est le ministre délégué à l'Intérieur, Fouad Ali El Himma, qui devrait prendre le relais pour rencontrer, prochainement, les partis de l'opposition. Et surtout d'essayer de trouver un consensus entre les diverses formations avant de présenter le projet de loi au Parlement. Députés et conseillers auront du pain sur la planche vu que le Code électoral, non encore disponible même en avant-projet, devra être discuté et voté avant la fin de l'actuelle session qui clôt ses travaux généralement à la mi-juillet. Lors du discours d'ouverture de la session d'automne, le 14 octobre 2005, par Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait appelé à ce que ce texte soit adopté une année avant les élections de 2007. Le Souverain avait également appelé à l'émergence de pôles politiques forts pour en finir avec la balkanisation du champ politique. Pour l'élaboration du Code électoral, les partis "marchandent" plutôt selon leurs propres intérêts. La présente session parlementaire promet bien des empoignades.