La majorité, acquise au scrutin de liste, est venue à bout de ses divergences autour de certains détails. Le ministère de l'Intérieur se prépare à convaincre l'opposition. La majorité gouvernementale, dont plusieurs partis avaient émis des réserves quant au mode de scrutin de liste, a fini par venir à bout de ses divergences en se mettant d'accord autour de plusieurs détails du mode de scrutin qui sera retenu pour les échéances de 2007. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, sanctionnant une énième réunion, vendredi 16 juin entre Chakib Benmoussa et les leaders de la majorité, les partis formant cette dernière se sont mis d'accord sur la reconduction du mode de scrutin de liste aux plus forts restes (pour la répartition des sièges restants), mais avec un nouveau seuil de 7 %. Ce seuil est valable aussi bien pour la liste nationale des femmes que pour les listes locales (au niveau des circonscriptions). Toutefois, les partis de la majorité n'ont pas tranché en ce qui concerne le taux de voix nécessaire pour la représentation au niveau national. Le projet de loi ayant remporté l'adhésion de la majorité apporte toutefois une grande nouveauté en matière des candidatures cautionnées par les partis politiques. Tout candidat désireux de se présenter sous les couleurs d'un parti non représenté dans l'actuel Parlement devra réunir 500 signatures dont un minimum de 20 % (soit une centaine) de signatures de conseillers communaux. La majorité a également trouvé un consensus en ce qui concerne les listes électorales et décidé de maintenir les mêmes listes des législatives de 2002 avec, toutefois, une révision à titre exceptionnel pour compléter la révision faite de manière ponctuelle. Pour ce qui est de la représentation des Marocains résidant à l'étranger, le communiqué de l'Intérieur affirme qu'il a été décidé d'opter pour une "approche progressive" qui accorde la priorité à la mise en place du Conseil supérieur des Marocains résidant à l'étranger, décidé par le Souverain dans le discours du 6 novembre 2005. Autrement dit, le prochain Parlement risquerait de ne pas y voir siéger des députés élus par les RME. Le ministère de l'Intérieur, en tractations avec la majorité depuis plus d'un mois, annonce qu'il tiendra des réunions avec les autres partis représentés au Parlement pour des concertations autour de l'"orientation générale" concernant l'encadrement juridique des législatives de 2007. Les partis de la majorité accusaient de grandes divergences entre ses composantes autour du mode de scrutin à retenir pour 2007. Le Mouvement populaire notamment appelait au retour au scrutin uninominal avant de faire marche arrière. Et même après le consensus de la majorité, des rumeurs ont continué à circuler sur les "intentions" du MP. "Nous faisons partie de la majorité et nous n'avons pas de différence avec les autres partis", dément Saïd Ameskane, porte-parole de ce parti qui admet que son parti avait manifesté le désir de revenir au scrutin uninominal pour des "raisons qui sont logiques". Des sources de la majorité affirment que plusieurs partis ont formulé des amendements et propositions au sujet notamment de la réduction du nombre de sièges impartis à quelques circonscriptions. Selon les mêmes sources, c'est le ministère de l'Intérieur qui se chargera de l'élaboration du projet de la nouvelle loi électorale pour le soumettre au processus d'adoption habituel : Conseil de gouvernement, Conseil de ministres puis le Parlement avec ses deux Chambres.