Le 1er mai 2006, l'éternel patron de la CDT, Noubir Amaoui, a démontré une incapacité hallucinante à épouser l'air du temps. Dans son vieux-nouveau discours, ce syndicaliste, doublé de politicien, a servi un laïus islamo-castriste passé de mode. Noubir Amaoui est resté égal à lui-même. C'est-à-dire un dirigeant syndical et politique inchangé, après tout inchangeable. C'est la nette impression que l'on a eue après l'avoir entendu, le 1er mai, haranguer avec sa voix d'airain inoxydable des centaines de «fidèles» du côté de Derb Omar, à Casablanca. Lors de ce mémorable jour, l'indéboulonnable Amaoui a refait un grand pas en arrière, en servant un couplet incorrigiblement enflammé, fait de mises en garde frôlant la paranoïa contre la dislocation de «l'identité arabo-musulmane», mâtiné de quelques ingrédients populistes et relevé d'épices démagogiques genre «Nous avons sauvé, cette année, plus de 80.000 emplois». Et vas-y que je te tartine un laïus-marathon sur ces «gros ventres» qui piquent dans la gamelle… du pauvre. Un vieux-nouveau «manifeste» de l'ère prolétaire que l'on a cru, peut-être à tort, enterrée à tout jamais. Lors de ce mémorable 1er mai, Amaoui a encore une fois donné la pleine mesure de sa faconde «tribunesque». A son exploit «oratoire», pour ne pas dire sonore, il faudrait ajouter une disposition quasi-congénitale à la volte-face. Au fil des années, Amaoui a cultivé l'image d'homme imprévisible. Depuis la création de la CDT en 1978, cet ex-inspecteur de l'enseignement a toujours multiplié les casquettes. Au bureau politique de l'USFP, il faisait valoir sa carrure de leader syndical ; à la centrale syndicale, à la tête de laquelle il continue de camper, il s'exprimait en tant qu'homme politique. En dirigeant syndical, il a toujours fait des misères à ses «amis» de l'USFP, transformant sa centrale en arrière-base des «mécontents» du bureau politique de ce parti. La fronde fracassante, qu'il a dirigée en 2001, lors du 6ème Congrès de l'USFP, a eu pour conséquence la naissance d'un nouveau parti, à savoir le «Congrès national ittihadi». Plus de quatre ans après cette « naissance », ce parti est resté mort-né. Aucune représentativité au sein de l'appareil législatif, action très peu reluisante sur le champ partisan et, au bout du compte, les récentes rivalités qui ont marqué le dernier congrès de ce parti ont eu pour résultat le départ de plusieurs militants, dont l'ex-SG de ce parti, Abdelmajid Bouzoubaâ, qui n'est autre que le «frère d'armes» d'Amaoui. Pour nombre d'observateurs, cette nouvelle fronde aurait été, là encore, montée par les partisans d'Amaoui lui-même. On voulait bien croire les beaux idéaux proclamés, en grande pompe, par ce dernier lors de la création de son «Congrès ittihadi», mais, hélas, le temps a fait vite de donner tort à cet espoir. Aujourd'hui, tout le monde ou presque s'est rendu à cette évidence: toujours est-il que les beaux discours cachent souvent des arrière-pensées. Face à ce jeu trouble, surgit la question : pourquoi Amaoui continue de s'accrocher, mordicus, et à son siège au bureau politique du «Congrès national ittihadi» et à l'autre, celui-là plus confortable, d'éternel Numéro 1 de la Confédération démocratique du Travail (CDT) ? La CDT a-t-elle raté définitivement son rendez-vous avec la transition démocratique ? Sit-in des enseignants-chercheurs titulaires du doctorat français Plus de 400 personnes titulaires du doctorat français ont protesté, hier matin, contre la dernière proposition du ministre Habib El Malki visant le reversement des enseignants-chercheurs titulaires du doctorat français en grade de professeur habilité à partir de l'année 2002, puis leur promotion au grade de professeur de l'enseignement supérieur (PES) après concours à partir de 2006. Contacté par « ALM », le président de l'Association des lauréats des universités françaises, Mohamed Mahassine, a indiqué que cette proposition controversée est «loin de satisfaire le minimum de leurs revendications légitimes, à savoir l'attribution du grade PES sans conditions, comme le stipule le statut de l'enseignant-chercheur du 17 octobre 1975 qui accorde à tout titulaire de doctorat le droit d'accéder au grade de maître de conférence et d'être promu, après quatre années d'ancienneté, au grade de PES». Pour ce responsable, la dernière proposition du ministre El Malki risquerait de « priver les concernés de leur ancienneté acquise depuis leur recrutement». Le mouvement de protestation, entamé hier, «se poursuivra jusqu'à la satisfaction de nos revendications légitimes», a-t-il averti. • MH