Pour avoir violé à tour de rôle une jeune fille, Mohamed et Abdellah ont été condamnés par la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca à 6 ans de réclusion criminelle. Depuis le jour du viol dont elle était victime, Samira, 18 ans, vit un véritable calvaire. La jeune fille n'arrive toujours pas à effacer de son esprit les horribles scènes et les moments difficiles qu'elle a endurés. Les images défilent devant ses yeux comme un film. Toujours sous le choc, elle n'ose pas regarder ses deux violeurs, Mohamed et Abdellah, qui se tiennent devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Elle tente d'éviter leurs regards. Les deux mis en cause n'hésitent pas toutefois à lui lancer de temps en temps un sourire maléfique. En évoquant "son drame", Samira a indiqué qu'elle a été tuée mille fois, à chaque seconde passée, et que son âme a été complètement brisée. La victime passait quotidiennement, à l'exception du dimanche, par la même ruelle au quartier Moulay Rachid de Casablanca. Elle a entendu que des délinquants rodaient dans les lieux. Et pourtant, elle y passait parce qu'elle n'avait pas d'autres choix. La police a été à maintes reprises avisée sur le fait que des délinquants se rassemblent dans ce quartier et de temps en temps, elle y envoie des patrouilles. Samira se souvient de ce qui lui est arrivé ce jour-là. Quand elle a commencé à raconter son histoire devant la Cour, elle n'a pas pu retenir ses larmes. Toute l'assistance s'est tue sous l'effet de l'émotion. «J'étais seule….. », a-t-elle commencé en sanglotant. Le président de la Cour lui demandait de se calmer en lui promettant que les responsables vont être châtiés selon les dispositions de la loi. Mais, le châtiment l'aidera-t-elle à oublier ce qu'elle a enduré? «La nuit était déjà tombée… L'un d'eux qui portait le tricot noir et un pantalon jean m'a suivie et m'a abordée», explique-t-elle à la Cour toujours avec les larmes aux yeux. Elle indiquait du doigt Mohamed. Mohamed est un jeune de vingt-trois ans. Après avoir quitté l'école en primaire, il passait son temps à agresser les gens. Ses actes délictuels lui ont coûté à deux reprises une peine d'emprisonnement de quatre mois ferme. Samira poursuit son histoire en indiquant que, face à son refus, l'agresseur l'a tirée par les cheveux. «J'étais seule…Il n'y avait personne qui peut m'aider», ajoute-t-elle. Son ami, Abdellah, les a rejoints avec un couteau à la main. «Emmène là par force si elle refuse, je vais la tuer», dit-il à Mohamed qui a giflé Samira pour l'obliger à se taire. Le parcours de ce jeune de 27 ans ne diffère guère de celui de son ami. Après avoir quitté l'école au niveau de la huitième année de l'enseignement fondamental, il s'est inscrit à l'Office de formation professionnelle et de la promotion du travail. Cependant, il n'a pas réussi à décrocher son diplôme dans la menuiserie. Il a tout abandonné, ses études, sa famille, ses amis, pour se livrer au vagabondage. «Ils m'ont conduit jusqu'à derrière un mur donnant sur un terrain vague pour m'obliger à me déshabiller… », continue Samira en sanglotant. Ils l'ont violée à tour de rôle durant trois heures avant de la relâcher dans un état lamentable. «Elle était la copine de Mohamed», a affirmé Abdellah à la Cour. Prenant la parole, ce dernier est allé plus loin dans ses déclarations et il a précisé sans vergogne: «C'est elle qui voulait coucher avec nous deux». Des déclarations qui n'ont pas convaincu la Cour. Cette dernière les a condamnés chacun à six ans de réclusion criminelle.