Quelque 14 oiseaux sauvages ont été retrouvés morts à Aïn Tizgha dans la région de Benslimane. Or, les autorités concernées persistent à tenir un discours rassurant en continuant à ne recenser aucun cas de grippe aviaire sur le territoire national. L'inquiétude monte d'un cran après la découverte de nouveaux oiseaux morts dans la commune rurale d'Aïn Tizgha à Benslimane. Selon des sources autorisées, quelque 14 oiseaux sauvages ont été retrouvés décédés vendredi 3 mars vers 11 h 30. Comme à chaque fois en pareille situation, les membres de la commission régionale de la grippe aviaire se sont dépêchés sur les lieux. Selon la même source, le laboratoire d'analyse n'a détecté aucun symptôme de la maladie. Sans pour autant expliquer les raisons de cette mort mystérieuse qui décime dans différentes régions du pays des essaims d'oiseaux sauvages. En fait, tout porte à croire que les pouvoirs publics ont choisi sciemment de ne pas reconnaître l'existence du virus au Maroc. Une supposition en l'absence d'une information officielle crédible : les volatiles au Maroc, anxieux, seraient-ils en train de se suicider en masse? Une telle éventualité, gravissime, mérite aussi plus que de simples RAS. Toujours à Benslimane, des carcasses de perdreaux et même de poulets ont été découvertes dans une décharge publique. Benslimane dont la périphérie est au demeurant un gigantesque dépotoir limitrophe de la forêt. Une belle ceinture verte unique au monde ! Le Maroc est toujours à l'abri de l'Influenza aviaire, ne cesse-t-on de répéter à l'envi alors qu'on découvre des oiseaux morts presque toutes les semaines. Un habitant de Settat indique que les pigeons meurent après avoir craché du sang. Mais les gens ne sont pas dupes, ils soupçonnent la grippe aviaire dont le Maroc ne saurait logiquement rester à l'abri alors qu'il représente une escale importante pour les oiseaux migrateurs. Début du mois de février, quelque 336 oiseaux sauvages non-migrateurs appelés "pique-bœufs" ou "garde-bœufs" ont été retrouvés morts à proximité de Dayat Roumi, dans la province de Khémisset. Quelques jours plus tard, une dizaine d'autres d'oiseaux ont été retrouvés morts, cette fois-ci, à Khénifra. Les ministères de la Santé, de l'Agriculture et le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification tiennent le même discours : Nulle part, la présence de la forme hautement pathogène du virus H5N1 n'a été détectée. Par ailleurs, parallèlement à ce discours très rassurant, un dispositif d'intervention a été mis en place par les autorités semblable en touts points à celui des pays déjà touchés par le fléau. Le Comité interministériel de gestion de crise (CICG) chargé du contrôle du virus de l'influenza aviaire a procédé le 21 février à l'obligation du confinement de la volaille de type beldi (poulets et dindes) dans un rayon de trois kilomètres autour des zones humides. Il s'agit de "protéger la volaille de tout contact avec des oiseaux sauvages ou migrateurs", précise un communiqué, notamment autour des lacs du Moyen-Atlas et dans les régions côtières de l'Atlantique et de la Méditerranée. Ledit comité a également décidé d'interdire la tenue de marchés de volailles vivantes dans ce même rayon autour des sites humides. Une vaste campagne de vaccination de tous les oiseaux des parcs zoologiques a été en outre lancée le lundi 27 février. Cette opération a concerné dans un premier temps 1.200 oiseaux appartenant à 110 espèces, qui sont confinés au parc zoologique de Rabat. Par ailleurs, il faut dire que le manque de la sensibilisation auprès des éleveurs surtout dans le monde rural et des personnes quotidiennement en contact avec la volaille est criant. Cette population ignore tout de cette maladie, ses symptômes et les moyens de transmission ainsi que les mesures de protection les plus élémentaires à observer pour ne pas être contaminée. Mais qui s'en soucie ? Interpellations suite au reportage d'«ALM» à Benslimane Suite à notre reportage “Benslimane, une ville au sort peu enviable”, paru dans notre édition N°1105 du week-end dernier, plusieurs habitants du douar “Aoulad Benslimane” rencontrés par “ALM” ont été interpellés dans la matinée du vendredi 3 mars dernier par les autorités de la ville. “Une notification nous a été faite jeudi après-midi par un agent d'autorité de nous rendre vendredi matin au caïdat des Zyayda”, nous a affirmé l'une des personnes convoquées. Selon ce dernier, l'interrogatoire a porté sur le contenu des déclarations qu'ils ont faites à ALM. Il s'agit de jeunes désœuvrées du douar “Aoulad Benslimane” et un sexagénaire. Le “délit” reproché à nos interlocuteurs est le fait d'avoir tout simplement déploré dans notre reportage “le manque de travail, l'absence d'eau et d'électricité” dans un village livré à lui-même. Mais cela, paraît-il, n'était pas entendu de cette oreille par les autorités de la ville. Comme si l'interrogatoire qu'ils ont subi au Caïdat des Zyayda n'avait pas suffi, les plaignants seront transférés à la préfecture de Benslimane pour “complément d'enquête”. Là-bas, toujours selon eux, ils ont été “interrogés” par un responsable des affaires générales. Et ce n'est pas tout… Les plaignants ont expliqué que les numéros de leurs cartes d'identité avaient été notés par les services de la préfecture de Benslimane. Ces agissements, destinés à intimider les citoyens pour ne pas défendre leurs droits et dénoncer les travers et les abus des autorités et des élus locaux, relèvent des méthodes du passé.