La quatrième chaîne fête ce mardi 28 février son premier anniversaire. La directrice Maria Latifi s'exprime sur le bilan de cette année, ainsi que sur les défis à relever. ALM : La quatrième chaîne fête aujourd'hui son premier anniversaire, quel bilan faites-vous de cette année écoulée ? Maria Latifi : C'est un bilan à la fois rassurant et porteur de plusieurs ambitions. En fait, au départ, on ne croyait pas beaucoup à ce projet de la quatrième. Beaucoup de scepticisme régnait dans l'environnement de la chaîne. Tout le monde avait peur de l'échec de ce projet. Mais, aujourd'hui, nous sommes plus rassurés et optimistes. Cette assurance revient d'abord au fait que la création de la Société nationale de Radio et télévision (SNRT) coïncide avec le lancement de la chaîne. Maintenant que la SNRT est effective, la quatrième se retrouve au sein d'une entreprise avec tous ces avantages. Nous sommes ainsi optimistes pour l'avenir et nous nous préparons pour la filialisation dans le cadre de la SNRT sûrement à partir de 2007 Qu'entendez-vous par filialisation ? Une filialisation signifie l'autonomie de la chaîne. Une fois acquise, cette filialisation permettra à la quatrième de gérer à son aise son propre budget et ses propres ressources. La chaîne deviendra une filiale autonome dans l'entreprise qu'est la SNRT. Cela nous permettra ainsi de consolider davantage nos acquis. Quels sont justement ces acquis ? La quatrième est une chaîne neuve qui regroupe des jeunes. La plupart de nos ressources humaines sont issues de l'institut de journalisme de Rabat, de l'école de journalisme de Casablanca et de jeunes lauréats de BTS audiovisuels. Le tout représente aujourd'hui une soixantaine de personnes. Toutes les émissions en interne sont produites par nos ressources que nous alimentons encore petit à petit. Ces jeunes constituent une sorte d'élan et un dynamisme réel pour la chaîne et pour la SNRT. Sur le plan des moyens techniques, nous possédons un patrimoine que nous continuerions à consolider. Au lancement de la chaîne, nous étions obligés d'utiliser le matériel de la TVM, juste le temps d'avoir nos propres caméras et nos propres techniciens. La quatrième possède aujourd'hui une visibilité qui la positionne comme la première chaîne thématique éducative dans le cadre d'une entreprise publique. Une chaîne qui a pour objectifs de fédérer autour de ses programmes les jeunes et toutes les tranches de la société exclues du savoir. Cette vocation de la chaîne a été précisée aussi par le cahier de charges validé par la Haute autorité la communication audiovisuelle (HACA). La quatrième se veut une chaîne de proximité, mais qui n'est malheureusement pas captée par toute la population. Comment expliquez -ous cela ? Il y a, en effet, quelques problèmes à ce niveau. On entend souvent des interrogations sur le passage de la chaîne sur le système hertzien. Mais ce système coûte excessivement cher. C'est pour cette raison que nous avons prospecté les différentes possibilités de diffusion, celle qui semble actuellement la plus probable et la moins onéreuse c'est la diffusion numérique terrestre. La SNRT veut se mettre au diapason de l'évolution technologique. Et dans ce sens, investir aujourd'hui dans la diffusion terrestre voudrait dire ne pas tenir compte de l'évolution des technologies. Et c'est dans ce même sillage que nous travaillons. Certains téléspectateurs n'arrivent pas à recevoir le signal de la chaîne sur satellite… Très souvent on remarque que certains téléspectateurs passent à côté de la quatrième chaîne. En fait, le libellé en arabe ressemble fortement à celui de la chaîne « Al Arabiya » basée à Dubai. Les téléspectateurs doivent sélectionner « Arabiâa » sur Hotbird ou Eutelsat. La quatrième figure dans le bouquet TVM International, «Assadissa», TVM et «Al Maghrébiya». Vous auriez reçu quelques remarques concernant l'absence d'émissions sur l'éducation islamique. Quelle est votre réaction à cela ? Nous sommes seulement à une année de démarrage de la chaîne et nos ressources ne pouvaient pas prendre en charge une émission religieuse. Mais nous travaillons en concertation avec le ministère des Habous et des Affaires islamiques pour le montage d'émissions religieuses ciblées. Nous faisons la même chose avec le ministère de l'Education nationale pour que les cours d'éducation religieuse puissent figurer rapidement dans les émissions consacrées au soutien scolaire. Aujourd'hui, nous proposons des émissions qui accompagnent le programme scolaire avec des concepts de sensibilisation et de vulgarisation. Qu'est-ce que la chaîne a prévu pour fêter la première année de son existence ? Nous avons prévu la diffusion aujourd'hui d'une rétrospective pour nos téléspectateurs avec des bêtisiers et des extraits de nos émissions et des entretiens avec l'ensemble des animateurs et des journalistes. Une façon modeste de revenir en beauté sur une année d'existence. L'année prochaine, nous organiserons une grande fête et sûrement aussi une plus grande cérémonie lorsque la filialisation dans la SNRT sera effective.