Les médecins du secteur privé crient au scandale. Ils trouvent que les tarifications proposées par la CNSS et la CNOPS sont "dévalorisantes". À une semaine de l'application effective de l'assurance maladie obligatoire (AMO), la tension monte d'un cran. Les médecins du secteur libéral rejettent en bloc la tarification des actes médicaux proposée par les gestionnaires de l'AMO à savoir la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS) et la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS). "La CNSS et la CNOPS proposent des tarifs dévalorisants. Cette tarification est une insulte à la profession médicale. C'est une honte envers les médecins. Personnellement, je préfère faire des consultations gratuites que de recevoir 40 dirhams. De plus, les deux organismes ont présenté des tarifs différents", s'indigne Naciri Bennani Mohamed, président du Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL). En effet, la consultation chez un médecin généraliste est proposée à 60 dirhams par la CNSS, et à 40 dirhams par la CNOPS. Alors que les médecins libéraux, dans une proposition présentée le 24 novembre 2005, optent pour un tarif de 120 dirhams. En outre, un séjour par lit en chirurgie et en médecine est proposé à 250 dirhams par les gestionnaires de l'AMO. Par contre, les spécialistes du secteur libéral avancent le prix de 400 dirhams. Les médecins du secteur libéral manifestent leur désaccord. En effet, leur syndicat, en guise de protestation, a boycotté la réunion de l'agence nationale de l'assurance maladie (ANAM), qui devrait avoir lieu hier, mercredi 22 février, dans l'après-midi pour discuter du volet des tarifications. «Nous avons décidé de ne pas participer à la réunion car nous estimons qu'il n'y a pas de proposition sérieuse pour enrichir le débat», précise .M Bennani. L'application effective de l'AMO sera le 1er mars. Et les deux parties ne se sont toujours pas mises d'accord sur une table unique de tarifications. «La loi prévoit qu'en l'absence d'un accord consensuel de l'ensemble des partis, les pouvoirs publics peuvent agir par arrêter et produire la tarification. La CNSS procèdera aux rembourssements des dossiers à partir du 1er mars», ajoute Saïd Ahmidouch, directeur général de la CNSS.