Ce double assassinat, imputé par les autorités espagnoles à ETA, a donné lieu à une manifestation silencieuse samedi dernier à Beasain. La police espagnole a annoncé dimanche qu'elle avait déjoué une tentative d'attentat à la voiture piégée à Beasain, près de Saint Sébastien, dans le nord du Pays basque. Le véhicule, une Peugeot 405, contenait un kilo de dynamite et son explosion avait pour but de détruire les preuves permettant d'établir un lien entre l'assassinat de deux policiers vendredi dans cette même ville, et l'organisation séparatiste basque ETA. Alors qu'ils assuraient la circulation, deux membres de la police espagnole ont en effet été abattus vendredi par un commando de deux membres présumés d'ETA: Ana Isabel Arostegui, âgée de 34 ans et mère de trois enfants, est morte sur le coup tandis que son collègue, Francisco Javier Guijanjos, 32 ans, est décédé à l'hôpital. Ce double assassinat, imputé par les autorités espagnoles à ETA, a donné lieu à une manifestation silencieuse samedi dernier à Beasain. Des milliers de basques ont ainsi tenu à condamner ces actes terroristes en défilant derrière une banderole « Paix et liberté. ETA non » dans les rues de la ville. Le président du gouvernement régional basque, Juan José Ibarretxe, le ministre de l'Intérieur espagnol et vice-président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, ainsi que le ministre de l'Intérieur basque, Javier Balza - entre autres - se trouvaient en tête d'un cortège qui a rassemblé toutes les factions politiques espagnoles, excepté Herri Batasuna, considéré comme le bras politique d'ETA. Au même moment, côté français, à Bayonne, sous-préfecture des Pyrénées-Atlantiques, 3 000 à 4 000 Basques ont manifesté contre un arrêté préfectoral refusant toute autorisation ou renouvellement de séjour à 17 basques espagnols soupçonnés d'être en relation avec ETA. Une partie des protestataires étaient venus d'Espagne malgré le rétablissement des contrôles aux frontières qui ont empêché plusieurs dizaines de cars de se rendre en France. ETA est tenu pour responsable de la mort de plus de 800 personnes depuis 1968. L'organisation, qui a déclaré en mars dernier qu'elle prendrait désormais pour cible des policiers, serait aussi responsable d'un attentat à la bombe qui a légèrement blessé mardi dernier deux policiers dans le centre de Bilbao.