Le ministre français des Affaires étrangère, M. Philippe Douste-Blazy, a souligné que la biométrie présente de nombreux avantages en matière de lutte contre l'immigration illégale, annonçant que son département va consacrer 145 millions d'euros au développement des visas biométriques dans les deux ans à venir. "Cette technologie préfigure la création d'une base de données européenne, le VIS, qui permettra à partir de 2008 l'échange d'informations en temps réel entre les Etats membres" de l'UE, a fait savoir le chef de la diplomatie française dans un entretien publié mercredi dans le journal Le Figaro. Rappelant que la France avait déjà équipé cinq consulats de cette nouvelle technologie à titre expérimental, le ministre a annoncé que trente autres représentations devraient l'être au courant de cette année et la totalité d'ici à deux ans. Le VIS, système européen d'information sur les visas de court séjour (trois mois) a pour objectif de détecter des fraudes et de prévenir les demandes multiples de visas auprès de consulats d'Etat membres différents. Cette approche conduit à collecter des données biométriques (photo et empreintes digitales) à des fins d'identification des demandeurs de visa. Le système reposera sur une base centrale placée auprès de la Commission européenne reliée par une interface commune aux systèmes nationaux nécessaires aux décisions nationales de délivrance ou de refus de délivrance d'un visa. Le ministre français a souligné, par ailleurs, que les différents services de son département sont totalement impliqués pour prévenir l' immigration illégale, ajoutant qu'il est de son rôle d'accompagner la venue en France de ceux que "nous souhaitons accueillir, comme les étudiants ou les chercheurs". "Notre réseau diplomatique et consulaire est aux avant-postes de la politique migratoire, et, d'une certaine manière, il n'est pas exagéré de dire que la frontière commune de l'Union européenne commence aux portes de nos consulats", a indiqué M. Douste-Blazy, relevant que les services consulaires français sont le plus souvent à l'origine des principales mesures adoptées. Il a rappelé dans ce sens qu'il avait proposé, le 18 juillet dernier, une réforme des mariages conclus à l'étranger qui va déboucher, selon lui, sur une loi qui sera présentée par le ministre de la Justice dans les prochains mois. Le ministre a précisé également qu'entre 1996 et 2004, les mariages mixtes ont plus que doublé en France pour atteindre 90.000, dont 45.000 contractés à l'étranger et transcrits en droit français. "Ces mariages représentent 28 pc des 276.000 mariages célébrés en France ou transcrits à l'état civil. Dans 95 pc des cas, ils donnent accès directement à la nationalité française", a-t-il conclu.