Elle affirme devant la Cour que sa vie a été détruite et qu'elle ne pardonnera jamais à son violeur. Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Lorsque les policiers s'apprêtent à enlever les menottes au mis en cause pour lui permettre de s'asseoir sur le banc des accusés, cette jeune femme, en pleine salle d'audience, se jette sur lui. Et pour cause, l'accusé n'est autre que son violeur. Quand elle l'a vu, le souvenir du calvaire qu'elle a enduré a refait surface. Les deux policiers présents à la salle d'audience l'immobilisent et arrivent à la calmer tout en lui expliquant que son agresseur va recevoir la punition qu'il mérite. Elle finit par rejoindre sa mère parmi l'assistance en attendant que les juges rentrent à la salle d'audience et entament l'examen de l'affaire. Dès que son nom est prononcé par le président de la Cour, elle se tient devant lui pour dire à haute voix et tout en larmes : «Il m'a détruite, M. le président... Je ne lui pardonnerai jamais ». Le président lui demande de se calmer et de lui raconter son histoire. Il était 20 h passées de ce jeudi 10 février 2022. Elle venait de sortir de chez sa tante maternelle, malade, à laquelle elle rendait visite. Elle devait prendre un grand taxi pour rentrer chez elle à Hay Farah. Dès qu'elle emprunte le chemin menant aux grands taxis, elle remarque qu'un jeune homme la suit. Elle presse le pas, mais il arrive sans trop de peine à la rejoindre. Armé d'un couteau, il lui ordonne de ne plus faire de bruit, ni demander secours. Effrayée, elle lui tend son sac à main. Il ne le prend pas. Que lui veut-elle alors ? En guise de réponse il lui demande sur un ton menaçant de faire semblant qu'elle est en sa compagnie tout en gardant le silence. Il la conduit vers le rez-de-chaussée d'un domicile, ils entrent dans une chambre qu'il ferme à double tour. Il l'oblige à se dévêtir et la viole à deux reprises, relate-t-elle à la Cour. En revanche, le mis en cause, âgé de vingt-six ans, repris de justice, nie les charges retenues contre lui prétendant que ce n'est pas lui qui a abusé sexuellement de cette jeune femme alors que dans le procès-verbal de son audition il a avoué son crime. Verdict : Jugé coupable pour kidnapping, séquestration et viol, le mis en cause a été condamné à dix ans de réclusion criminelle.