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Engagement associatif : la voie du défi
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 30 - 12 - 2005

Il faut impulser, favoriser, aider l'émergence et la pérennité d'un mouvement associatif issu du «Maroc d'en bas» et émanant de la population elle-même, de la profondeur des quartiers, de la jeunesse…
Pour avoir négligé le travail de fourmis des associations de quartiers -même si bien évidemment la cause principale n'est pas là- le gouvernement français s'est rendu compte que sa jeunesse lui échappait. Or, pour bien le connaître, je sais à quel point le rôle de ces micro-structures, agissant dans les banlieues de France, est important : pas une cité où les jeunes, les habitants, les parents d'élèves, les femmes n'ont créé une association – locale – répondant aux aspirations premières de la population. A côté de ce mouvement associatif de terrain, oeuvrant dans un domaine, un territoire précis, il existe des structures nationales de lutte contre le racisme, de soutien aux grandes causes, de défense des droits de l'Homme, etc.
Les deux mouvements ont évidemment des passerelles et se complètent dans leurs engagements respectifs. Au Maroc, si l'on connaît effectivement une réelle dynamique, si la «société civile» est un exemple que peuvent nous envier les autres pays arabo-musulmans, il n'en demeure pas moins que bien des pièges entravent le mouvement.
Le premier, selon moi, est la dispersion, le second serait que notre «société civile» se résume à un microcosme dont les membres se cooptent ; le troisième serait que les pseudo «enjeux de pouvoir» prennent le pas sur les véritables enjeux.
C'est pourquoi il nous faut impulser, favoriser, aider l'émergence et la pérennité d'un mouvement associatif (terme bien préférable à celui de société civile, trop élitiste) issu du «Maroc d'en bas» et émanant de la population elle-même, de la profondeur des quartiers, de la jeunesse… La jeunesse !! Enjeu et défi de l'avenir !!
Les mères célibataires, les femmes battues, les orphelins, les enfants des rues, etc sont représentés par et dans de nombreuses structures.
Quid de la jeunesse ? Domaine certainement le plus sensible, voire le plus difficile où peu de militants osent s'aventurer : car -par définition- le jeune est impatient, pressé, curieux, avide de vivre, exigeant… L'immédiat est son envie, demain son souci, l'avenir sa préoccupation!
Il est urgent d'agir non plus «pour» mais «avec» et «par» la jeunesse. Il est urgent de permettre aux jeunes Marocains (es) de vivre leur jeunesse ; de la vivre ici et maintenant! Il est urgent de leur favoriser l'accès à la responsabilité, à la prise de décisions. Or, en dehors même de la caricaturale classe politique, notre société tout entière semble verrouillée à la jeunesse : cela va du sport (un comble !) à la culture en passant par la société civile.
Pourtant aujourd'hui, une partie grandissante de la jeunesse des quartiers populaires nous indique la voie qu'elle souhaite emprunter : celle de l'engagement, de la prise de conscience, de la dignité…
En créant -au cœur des quartiers et des bidonvilles- des associations de jeunes, par les jeunes, pour les jeunes, ils se réapproprient leur propre parole. Ce qui ne vas pas sans susciter poches de résistance, ricanements, voire sabotage notamment chez ceux (et celles) qui s'étaient auto-proclamés et considéraient la jeunesse et l'enfance comme leur chasse gardée…
L'engagement associatif est un parcours jonché d'obstacles, d'ingratitude, de basses manœuvres, mais si on transcende ces embûches et on se met au service d'une cause, alors la «récompense» viendra en ayant le sentiment de contribuer aux progrès de notre société, en se sentant partie prenante d'un pays en mouvement. Et notre pays bouge, cela est indéniable et représente même une exception dans le monde arabe. Les élections de 2007 représentent une échéance importante pour notre pays, nos partis politiques sauront-ils «sentir l'urgence» et s'ouvrir aux jeunes, non pas pour distribuer les tracts et coller les affiches, mais bel et bien pour leur permettre d'être candidats puis élus ? Rien n'est moins sûr tant que la sclérose de la classe politique semble importante.
Ceci étant dit, il ne faudrait pourtant pas que les ONG, la fameuse «société civile» se prennent à penser qu'elles peuvent remplacer les partis politiques. Rien n'est plus faux et ne serait plus dangereux. La politique et les politiques sont indispensables à la nation et au projet de société que nous devons bâtir ensemble.
Il est de coutume de former des vœux à l'aube d'une nouvelle année, souhaitons donc que l'année 2006 voit la construction d'un mouvement associatif se pérenniser et mobiliser de plus notre population, notre jeunesse. Le défi à relever est exaltant, car ce ne sont ni de pateras pour un «ailleurs incertain», ni de discours stigmatisant la musique et ses festivals, ni de prêches qui veulent enfermer la femme dans un rôle mineur, dont ont besoin nos jeunes mais bel et bien de considération, de perspectives, d'ouverture d'esprit, de possibilité d'epanouissement de soi. Tout cela passera par un mouvement associatif fort, indépendant, véritable école d'apprentissage aussi susceptible de donner au pays des cadres-y compris politiques- pour demain. Un mouvement associatif qui saura certes parler des «droits», mais saura aussi faire comprendre les «devoirs» qui vont de pair. Un mouvement associatf qui saura éviter les pièges de l'assistanat, de la démagogie-voire du populisme des enjeux personnels, de la récupération politicienne… Bref, un mouvement associatif qui fera de la difficulté son chemin. Celui-ci est encore long mais les femmes et les hommes pour le tracer sont là; les âmes nobles sont nombreuses dans notre pays; les militants dignes de ce nom (aussi bien ceux qui, par exemple, ont œuvré au sein de l'IER que ceux qui agissent au quotidien dans les quartiers) sont au travail.
Toutes ces bonnes volontés, animées d'un même idéal, doivent unir leurs efforts pour accompagner notre jeunesse dans la construction de la société plus juste, plus équitable que nous propose SM le Roi.


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