Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Au box des accusés se tient un jeune homme de vingt-six ans, poursuivi en état d'arrestation pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. Il ne se disculpe pas, mais affirme qu'il n'avait pas l'intention de mettre fin à la vie de ce jeune homme de vingt-quatre ans, son voisin du quartier et trafiquant de drogue. Contrairement à ses déclarations devant les éléments de la police judiciaire où il a précisé qu'il gardait une rancune contre la victime qui a entretenu une relation amoureuse avec son ex-maîtresse. Il assure devant la Cour qu'il n'a jamais eu de malentendu avec son ex et que leur relation amoureuse tient toujours. Il demande au président de la Cour de l'appeler pour que celle-ci présente son témoignage. Certes, son ex-maîtresse assiste à l'examen de son affaire, mais le président lui explique qu'elle n'a rien à voir avec l'affaire pour la convoquer à témoigner. Au lieu de cela il l'a invité à expliquer le mobile de son meurtre. Un veilleur de nuit qui a été convoqué par la Cour a attesté, après avoir prêté serment, que le malentendu entre eux a éclaté à cause de son ex-maîtresse qui l'a quitté pour se jeter dans les bras de la victime. Il a ajouté que tout le monde au quartier était au courant de leur histoire. A ce propos, le mis en cause, selon ses déclarations consignées dans le procès-verbal, a avalé dix comprimés psychotropes avant de s'armer d'un couteau. Sans crier gare, il lui a asséné deux coups au niveau du dos. Après quoi, il a pris la fuite mais il a été arrêté quelques heures. Des déclarations qu'il a rejetées en bloc pour affirmer que le problème portait sur une somme d'argent, que la victime l'a menacé par un couteau et qu'il s'est contenté de se défendre. Une version qui était loin de convaincre la Cour. Jugé coupable d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, il a été condamné à trente ans de réclusion criminelle.