Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Au box des accusés, un jeune trentenaire, célibataire, sans profession, se tient debout attendant qu'il soit interrogé par le président de la Cour. Son accusation est très lourde puisqu'il est poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens doublé de tentative de vol qualifié. Seulement, il essaie de minimiser son acte en assurant à la Cour qu'il n'avait pas l'intention de tuer la victime, mais juste de la maltraiter. Les deux témoins dont un veilleur de nuit, qui ont prêté serment, ont affirmé devant la Cour que le mis en cause était sous l'effet de la drogue quand il a coupé le chemin à la victime, un jeune père de famille, âgé de quarante-deux ans. Ils ont précisé à la Cour que le suspect était armé d'un grand couteau tout en ajoutant qu'il a demandé à la victime de lui donner une somme d'argent. Quand la victime a tenté de manifester une résistance, le mis en cause n'a pas hésité à lui donner un premier coup de couteau, puis un deuxième et un dernier coup avant de prendre la poudre d'escampette. Le malfrat a reconnu avoir coupé le chemin à son voisin du quartier, mais pas dans l'intention de le voler. Il voulait juste lui demander de quoi acheter un sandwich. Mais, la victime a refusé et a tenté de le gifler, ajoute-t-il tout en précisant qu'il voulait juste l'intimider. Le représentant du ministère public a requis la peine maximale contre le mis en cause. Quant à son avocat, constitué dans le cadre de l'assistance judiciaire, il a demandé de le faire bénéficier des circonstances atténuantes. Après les délibérations, la Cour a rendu son verdict en condamnant le mis en cause à vingt ans de réclusion criminelle.