Certes, il est un repris de justice qui a purgé deux peines d'emprisonnement pour le même motif, vol qualifié. Cependant, la dernière fois, l'accusation coûte, selon le code pénal, la peine capitale. «Je n'avais pas l'intention de le tuer, M. le président», a affirmé le mis en cause, âgé de vingt-six ans, célibataire, sans profession. Dès qu'il a quitté l'école au primaire, il s'est jeté dans les méandres du vagabondage. Depuis, il a commencé à se droguer, se soûler pour atterrir chez une bande de malfaiteurs. Au fil des agressions, il s'est retrouvé, à deux reprises, derrière les barreaux de la prison pour purger deux peines respectivement de deux et de trois ans. Mais, à l'instar de la majorité des malfrats, l'expérience de l'incarcération ne l'a rendu que plus agressif. Une agressivité qui l'a conduit, une troisième fois, aux couloirs de la prison d'Oukacha. Sa victime, cette dernière fois, était son ami et complice dans plusieurs autres agressions, Ahmed, vingt-quatre ans, également célibataire, sans profession et repris de justice. «Nous étions ensemble quand nous avons agressé une jeune fille… Nous lui avons subtilisé son téléphone portable et une somme d'argent de 400 DH, ainsi qu'une montre», avoue-t-il. Mais, son complice, Ahmed, a gardé le téléphone portable. «En contrepartie, je lui ai expliqué que je devais garder toute la somme sans lui verser sa part qui devait être 200 DH», a-t-il ajouté à la Cour. Aussitôt, un malentendu a éclaté entre les deux amis et malfaiteurs. Lui tournant le dos, Ahmed est parti tout seul en empruntant le chemin à destination de son quartier Moulay Rachid. «J'ai vu le mis en cause qui lui a planté le couteau dans le dos», a attesté un témoin après avoir prêté serment. Le mis en cause a suivi les pas d'Ahmed. Ne prêtant pas attention, ce dernier a été surpris par le mis en cause qui lui a donné un coup au niveau du dos. «Vraiment, M. le président, je n'avais l'intention que de le corriger pour renoncer à son comportement de garder à chaque fois une partie du butin sans contrepartie», a conclu le mis en cause dans ses réponses. Jugé coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner tout en rejetant l'accusation d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, la Cour l'a condamné à quinze ans de réclusion criminelle.