Relâché après avoir purgé une peine d'emprisonnement, un repris de justice a constitué une bande de trois voyous pour agresser des femmes et des ivrognes. Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Au banc des accusés, se tenaient trois jeunes hommes : Ahmed, Abdeladim et Abdellah. Ils sont respectivement âgés de vingt huit, vingt sept et trente deux ans. Si le troisième est père de deux enfants, les deux premiers sont célibataires. Mais, ils ont un point en commun: ils sont tous les trois des repris de justice au chômage. Ahmed a purgé une première peine d'emprisonnement de dix-huit mois ferme pour complicité de constitution d'une bande de malfaiteurs et de vol qualifié. Son ami, Abdeladim, a été arrêté à deux reprises. Une première fois, quand il avait dix-huit ans. Elle lui a coûté une peine de quatre mois de prison ferme pour trafic de drogue. Une deuxième arrestation a eu lieu quand il était à son vingtième printemps. Elle lui a valu une année de prison ferme. Quant à Abdellah, il est leur vétéran. Puisqu'il a purgé quatre peines d'emprisonnement, allant d'une année à cinq ans de réclusion criminelle. D'ailleurs, il était le noyau dur de cette bande des trois mis en cause. Relâché après avoir purgé sa dernière peine d'emprisonnement, il a rencontré Ahmed qui venait, également, d'être libéré. Tous les deux ont décidé de s'engager à commettre ensemble des crimes contre des femmes et des ivrognes. C'est à ce moment qu'Ahmed lui a proposé de faire appel à son ami, Abdellah, pour rejoindre la bande. Et le duo est devenu trio. En fait, ils opéraient tous les trois. Si l'un d'eux s'apprêtait à agresser une victime, les deux autres se chargeaient de la surveillance. Et si l'opération exige la mobilisation d'un duo, un seul membre se chargeait de la surveillance. Mais, c'est toujours Abdellah, le chef de la bande, qui choisissait la victime. Pourquoi ? Ses deux complices n'en savaient rien. Par contre, ils obéissaient à ses ordres. Seulement, il a nié devant la Cour être le chef de la bande. «Je ne suis pas le chef de la bande M. le président… En plus, je jure depuis la dernière condamnation de n'avoir commis le moindre crime. J'ai commencé à me débrouiller pour gagner ma vie et subvenir à mes deux enfants», a affirmé Abdellah devant la Cour. Seulement, il n'a pas précisé à la Cour le genre d'activité qu'il pratiquait pour gagner sa vie. Quant à ses deux complices, Ahmed et Abdeladim, ils ont également nié être membres de la bande. Ils ont même rejeté le fait d'avoir agressé des femmes et des ivrognes. Seulement, ils n'ont pas pu nier d'avoir violé tous les trois une jeune fille qui venait de descendre d'un grand taxi pour aller chez elle au quartier Attacharouk. Car, les traits de leurs visages et leurs signalements sont restés gravés dans la mémoire de la victime, une employée de vingt huit ans, célibataire. Avec les larmes aux yeux, celle-ci a raconté à la Cour avoir été agressée par les trois jeunes hommes. Ils lui ont mis un couteau sous son aisselle et l'ont conduite loin des regards des curieux pour l'obliger à leur céder. Ils l'ont violée à tour de rôle avant de l'abandonner. Seul le chef de la bande a nié l'avoir violée. Car, selon ses déclarations, elle était sa maîtresse. «Elle m'a accompagné de son plein gré à ce coin pour faire l'amour. Mais, mes deux amis m'ont trompé. Ils m'ont ligoté et l'ont violée devant mes yeux», a-t-il affirmé. La Cour n'a pas pris sa déclaration au sérieux et a jugé le chef de la bande, ainsi que ses deux complices, coupables des accusations retenues contre eux. En conséquence, tous les trois ont été condamnés à une peine de six ans de réclusion criminelle.