Kofi Annan demande la prorogation du mandat de la Minurso. Son envoyé spécial vient de quitter la région, les mains presque «vides». La compagnie US Kerr McGee répond aux menaces du Polisario. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, vient de proposer au Conseil de sécurité de proroger le mandat de la Minurso de six mois supplémentaires. Avec cette nouvelle proposition d'énième prorogation, le mandat de la Minurso devrait prendre fin le 30 avril 2006. D'ici là, interviendra le rapport de Kofi Annan qui sera en grande partie basé sur le travail de son envoyé spécial, le Néerlandais Peter Van Walsum. Annan a de nouveau appelé les parties concernées à faire preuve de «souplesse» et de «bonne foi» dans leur coopération avec son envoyé spécial. Ce dernier, bien avant la fin de la tournée qui l'a mené au Maroc, en Algérie et en Mauritanie, avait affirmé que les positions des parties concernées par le conflit étaient «quasi-inconciliables» tout en déclarant les avoir écoutées toutes avec le même intérêt. Peter Van Walsum devait d'ailleurs être reçu, hier mercredi 19 octobre 2005, par le chef de la diplomatie française. Dans une déclaration du porte-parole du Quai d'Orsay, la France affirme d'ailleurs qu'elle «soutient pleinement» les efforts de Kofi Annan et Peter Van Walsum dans leurs efforts pour parvenir à une solution mutuellement acceptable dans le cadre de l'ONU. La position du Maroc, qui aurait été rappelée à l'envoyé spécial de kofi Annan lors de son déplacement à Rabat, reste la même, mais avec cette nouveauté qu'il s'agit d'une offre de négociation directe avec le Polisario pour une solution qui passe par une large autonomie qui ne remet pas en cause l'intégrité territoriale du Maroc. De toutes les manières, comme le confirmait récemment à ALM un responsable gouvernemental, l'offre de négociation est là. En relation avec le Sahara marocain et les dernières «gesticulations» des mercenaires, le Polisario vient d'être désavoué par les responsables de la compagnie US Kerr McGee. John Christiansen, porte-parole de cette compagnie, répondait, lundi dernier via la presse américaine, aux menaces du Polisario à cette firme qui entreprend des prospections dans les régions du Sud marocain. Dans des déclarations, la semaine dernière, aux agences de presse, les responsables des séparatistes avaient clairement menacé les personnels de cette société en affirmant qu'ils ne pouvaient se porter garants de la sécurité de tout individu impliqué dans les activités de Kerr McGee sous prétexte que le cessez-le-feu ne prévoit pas d'opérations du genre. Christiansen déclare dans ce sens que sa firme compte aller loin dans ses activités offshore au sud du Maroc comme le lui permettent les autorisations délivrées par les autorités marocaines compétentes depuis 2001 pour mener des études géophysiques et géologiques de la région. Lesquelles autorisations, ajoute Kerr McGee, ont été renouvelées quatre fois de suite entre 2002 et 2005. L'autre argument de la firme américaine est que ces autorisations ont été déclarées légales par le sous-secrétariat U.S aux affaires légales en 2002. «Les recherches nous permettront d'évaluer le potentiel de la région et du moment que les analyses sont toujours en cours, nous ne pourrons prévoir encore ce qu'il en sera de nos activités dans l'avenir», tranche Christiansen dont les propos sont rapportés par «The Journal Record», publication paraissant en Oklahoma, siège de Kerr McGee.