Dans son rapport au Conseil de sécurité, Kofi Annan a demandé la prorogation du mandat de la mission onusienne au Sahara et a lancé un appel au Polisario pour qu'il mette un terme à la souffrance des prisonniers marocains détenus sur le sol algérien. Le secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, a recommandé une prorogation technique du mandat de la Mission de l'ONU au Sahara (MINURSO) pour une période de deux mois, soit jusqu'au 31 mars, afin de donner aux parties le temps nécessaire d'examiner la proposition de la solution politique qui leur a été présentée par son envoyé personnel, M. James Baker. Dans un rapport au Conseil de sécurité publié mardi, M. Annan a attiré, une nouvelle fois, l'attention sur les souffrances que la prolongation du conflit inflige, depuis des années, à des milliers d'innocents dans les camps de réfugiés ou parmi les prisonniers de guerre. Le secrétaire général a affirmé que l'ONU continuerait de faire son possible pour satisfaire les besoins des réfugiés et se penchera d'urgence, en collaboration avec le Comité Internationale de La Croix Rouge, sur le sort des prisonniers de guerre et celui des personnes disparues. Rappelons que plus de 1260 Marocains sont encore détenus à Tindouf, sur le sol algérien et souffrent depuis plus d'un quart de siècle. S'agissant de la prorogation du mandat de la MINURSO pour une période de deux mois, le secrétaire général de l'ONU a expliqué qu'il s'agit d'une période qui permettrait aux parties de réfléchir à la dernière proposition expliquée par son envoyé personnel durant la dernière visite qu'il a effectuée dans la région. "Afin de donner aux parties le temps d'examiner la proposition qui leur est présentée par mon envoyé personnel, je recommande la prorogation technique du mandat de la MINURSO pour une période de deux mois, jusqu'au 31 mars 2003", dit-il dans son rapport. Cette recommandation a été formulée par Kofi Annan qui a, auparavant, donné un aperçu sur la dernière tournée de Baker et les contacts qu'il a eus à cette occasion avec les différentes parties du conflit, ainsi que les efforts entrepris par lui depuis des années. "…II ne faut pas oublier, à ce propos, que le Conseil, et l'ONU de manière générale, s'emploient activement, depuis près de 20 ans, à aider les parties à trouver une solution au conflit. Mon envoyé personnel a, pour sa part, consacré presque six années à cette tâche. Toutes les options possibles ont été présentées aux parties dans le but de parvenir à une solution concertée", a-t-il précisé. " Alors qu'elles examinent la proposition présentée par mon envoyé personnel, je demande instamment aux parties de ne pas oublier les souffrances que la prolongation du conflit inflige depuis des années à des milliers d'innocents, dans le territoire, dans les camps de réfugiés ou parmi les prisonniers de guerre. Au moment où l'ONU doit faire face à nombre d'autres menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité internationales, elles devraient faire preuve de sagesse politique et saisir cette nouvelle occasion d'améliorer le sort de la population du Sahara occidental", a-t-il dit, en se référant à la nouvelle proposition de Baker. Enfin, le secrétaire général a lancé appel au Polisario pour libérer les prisonniers. "Je demande également instamment aux parties de libérer sans plus tarder ceux qui sont détenus depuis tellement longtemps en violation du droit international humanitaire de base, et de prendre des mesures de confiance pour contribuer à atténuer les souffrances considérables des réfugiés séparés de leur famille depuis un temps aussi long", a-t-il conclu.