Le chef des séparatistes a réagi violemment au dernier rapport de Kofi Annan sur le Sahara. Mohamed Abdelaziz regrette l'absence de sanctions contre le Maroc et menace de reprendre les armes. Mohamed Abdelaziz a puisé dans les registres de l'invective et de la menace en guise de réaction à la publication, vendredi 21 avril 2006, du dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, sur le Sahara. Dans un entretien au quotidien algérien "El Khabar", édition du dimanche 23 avril 2006, le chef des séparatistes a estimé que ledit rapport constituait un "préjudice sans précédent" pour le "peuple sahraoui". Le dernier rapport de Kofi Annan est qualifié par Mohamed Abdelaziz de "décevant", de "complot", de "parodie hypocrite" et d'"acte irresponsable" ne faisant, selon lui, qu'inaugurer un "retour de 40 ans en arrière". Le plus grand regret du chef du Polisario est de constater que ledit rapport n'appelle pas à l'adoption de sanctions contre le Maroc. Mohamed Abdelaziz, qui qualifie l'ONU d'"impuissante et injuste", passe de l'invective à la menace. Au même journal algérien, il a affirmé que le Polisario reprendrait les armes au cas où le conseil de sécurité de l'ONU viendrait à approuver le dernier rapport de Kofi Annan. Les déclarations de Mohamed Abdelaziz ont gagné en "intensité" en l'espace de deux jours seulement. Dans un premier temps, le Polisario a rejeté ledit rapport sans trop forcer sur la menace ou l'invective. Mohamed Abdelaziz aurait été poussé à plus de "radicalisme" par la suite surtout à l'approche de la tenue du Conseil de sécurité pour statuer sur le dernier rapport du S.G de l'ONU et la demande de prorogation de six mois du mandat de la Minurso. Dans ce dernier rapport, Kofi Annan a appelé les parties au conflit autour du Sahara à des négociations directes et sans conditions préalables. Pour Kofi Annan, ces négociations directes sont la seule alternative envisageable pour le moment comme option pour sortir du statu quo qui risque, s'il perdure, de déboucher non pas sur l'indépendance du "peuple sahraoui", mais sur la violence. En d'autres termes, le Secrétaire général est arrivé à la conclusion que toutes les autres voies ont été épuisées, chose qui a fait sortir Mohamed Abdelaziz de ses gonds. Ce dernier estime à cet effet "inacceptable" d'inviter les parties au conflit à des négociations directes. Pour Kofi Annan, les pays amis du Maroc et de l'Algérie au Conseil de sécurité, doivent contribuer, autant que faire se peut, à la réussite de ces négociations directes d'où découlerait une "solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable". Ces négociations directes, selon le S.G de l'ONU, doivent réunir le Maroc et le Polisario comme parties au conflit d'une part, et la Mauritanie et l'Algérie comme pays voisins d'autre part. Pour Kofi Annan, la solution qui sortirait de telles négociations directes doit faire un compromis entre la légalité internationale et la réalité politique dans la région. Dans le même rapport, Kofi Annan appelle le Conseil de sécurité à proroger de six mois le mandat de la Minurso, mission chargée de superviser le cessez-le-feu instauré en septembre 1991 et que le Polisario menace de violer pour de bon. Le Souverain gracie 46 prisonniers sahraouis SM le Roi Mohammed VI a accordé sa grâce à 46 prisonniers, accédant à une requête du président et des membres du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), a annoncé, samedi 22 avril 2006, un communiqué du cabinet royal. Parmi les prisonniers graciés, figurent Ali Salem Tamek et nombre de personnes impliquées dans les événements de Laâyoune, fin mai 2005. Une bonne partie de ces 46 prisonniers, dont des individus condamnés en première instance à plusieurs années de prison ferme, devait comparaître devant la Cour d'Appel de Laâyoune ce lundi 24 avril 2006.