Sahara : Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU, a recommandé la reconduction de la Minurso pour six mois supplémentaires. Il a appelé également à des négociations entre les parties au conflit. Kofi Annan estime que la présence de la Minusro est encore "indispensable" pour le maintien du cessez-le-feu entré en vigueur, il y a quinze ans, entre le Maroc et le Polisario. De ce fait, il a recommandé aux membres du Conseil de sécurité de prolonger, encore une fois, le mandat de la mission onusienne de six mois supplémentaires. Dans le même rapport, cité par la MAP, transmis aux quinze membres du conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU appelle, de nouveau, les parties au conflit "à entamer des négociations sans conditions préalables en vue de parvenir à une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable". Kofi Annan abonde dans le même sens pour affirmer qu'une fois que les parties se déclareront favorables à la voie des négociations, il émettra alors d'autres propositions pour les modalités du déroulement de ces éventuelles négociations, le rôle de l'organisation onusienne et celui des parties. Toutefois, Kofi Annan ne cache pas ses inquiétudes quant à un retour aux armes dans la région avec les menaces récurrentes du Polisario, formulées à maintes reprises comme tentative de chantage à la communauté internationale d'abord. Le secrétaire général de l'ONU le relève d'ailleurs dans son dernier rapport et affirme que, sur la base des déclarations de son envoyé spécial, Peter Van Walsum, la bande de Mohamed Abdelaziz privilégie de faire perdurer l'impasse plutôt que de s'engager dans des négociations sans conditions préalables comme l'a recommandé Kofi Annan. Le corollaire de cette impasse, voulue par le Polisario, serait le recours aux armes par les séparatistes et la fin d'une trêve qui dure depuis 1991. "Durant sa récente visite dans la région, mon Envoyé personnel a demandé à ses interlocuteurs laquelle des deux options préfèrent-ils: la continuation de l'impasse ou des négociations sans conditions préalables. Les responsables du front polisario ont répondu qu'ils opteraient pour la continuation de l'impasse bien que réalisant, tout à fait, que cela ne conduirait qu'à la reprise de la lutte armée", écrit Kofi Annan dans son rapport au conseil de sécurité. . pour le volet humanitaire, le secrétaire général de l'Onu s'est dit satisfait de la reprise, le mois prochain, des échanges de visites familiales entre les camps de Tindouf en Algérie et les provinces du Sud du Royaume. Ces échanges de visite avaient été suspendus par décision unilatérale du Polisario au moment où les camps de Tindouf étaient secoués par la colère des populations séquestrées. La décision du Polisario intervenait pour ne pas trop ébruiter la situation calamiteuse que vivent des dizaines de milliers de sahraouis maintenus sur le sol algérien par la bande de Mohamed Abdelaziz. Sur la base du rapport de Kofi Annan, le Conseil de sécurité, décidera, le 31 octobre prochain, des suites à donner aux recommandations de ce dernier. Les délégations marocaine et algérienne se sont "violemment" affrontées lors de la dernière session de la quatrième commission de l'ONU. Alger avait dévoilé son vrai visage comme partie qui tire les ficelles du Polisario. En attendant la prochaine réunion du conseil de sécurité autour du Sahara, plusieurs délégations ministérielles marocaines ont entrepris une série de déplacements auprès des pays membres de ce conseil pour expliquer la position du Maroc et clarifier, s'il en est besoin, les enjeux d'un conflit monté de toutes pièces pour attenter à l'intégrité territoriale du Royaume.