Dans un nouveau rapport sur l'affaire du Sahara, rendu public mercredi 20 avril, le secrétaire général de l'ONU recommande la prorogation pour encore six mois du mandat de la Minurso. Nouveauté : le plan Baker n'y a plus droit de cité. Présenté ce mercredi 20 avril devant le Conseil de sécurité, le nouveau rapport de Kofi Annan recommande la maintien du statu quo concernant la présence des forces de la Minurso dans le Sahara. Un statu quo qui passe par la prorogation du mandat de cette dernière pour encore six mois, jusqu'au 31 octobre de cette année. C'est l'agence espagnole EFE, qui a eu accès au premier jet du nouveau rapport du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), qui en donne les principaux points. Ce qui est j remarquable dans ce nouveau rapport, c'est que le désormais Plan Baker n'y a plus de droit de cité. A aucun moment, ce plan, refusé par le Maroc, n'est mentionné. Un plan élaboré par l'ancien secrétaire d'Etat américain, James Baker et qui prévoit une période d'autonomie de cinq ans suivie d'un référendum d'autodétermination et dont l'applicabilité n'est plus à l'ordre du jour. Le cas de dire qu'une autre solution, qui saurait respecter l'intégrité territoriale du Royaume et la souveraineté nationale sur les provinces du Sud, est à trouver. En attendant, et dans son rapport, M. Annan recommande le maintien du contingent onusien, composé de 227 observateurs militaires. Une recommandation qui tient aux inquiétudes du responsable onusien et qui fait office de réponse aux précédentes demandes du Conseil de sécurité. Celui-ci demandait l'allègement des effectifs de la Minurso, dont le principal objectif est de veiller au maintien du cessez-le-feu conclu en 1991 entre le Maroc et les séparatistes du Polisario. Bien que soulignant que des infractions graves à l'accord de cessez-le-feu n'ont pas été signalées, le responsable onusien n'en plaide pas moins pour davantage de vigilance. « A mon avis, la Minurso devrait, au minimum, être maintenue à son niveau actuel… un renforcement de celle-ci sur le plan militaire est même à considérer », peut-on lire dans ce rapport. Et pour cause, les violations dont les clauses de cet accord ont récemment fait l'objet. Il évoque l'installation par le Maroc de radars de surveillance dans la région ainsi que des exercices militaires que les Forces armées royales auraient tenu dans des zones interdites. Mais le principal accusé n'est autre que le Polisario. Le responsable onusien fait dans ce cadre part de son inquiétude face « au déploiement par le Polisario d'unités armées et de batteries antiaériennes dans la zone connue sous le nom de Fuerte Espanol », ainsi que « ses multiples incursions dans la zone démilitarisée ». M. Annan reproche également aux dirigeants des séparatistes du Polisario, à leur tête Mohamed Abdelaziz, leurs sorties médiatiques. Dans une de ses dernières sorties, ce dernier a déclaré qu' « un retour aux armes serait plus imminent que jamais ». Sur ce même registre, le rapport de M. Annan fait état des restrictions que le Polisario impose au personnel militaire et civil de la Minurso, alors que les accords signés stipulent la pleine liberté de mouvement des effectifs de celle-ci. Des effectifs dont le nombre des civils sera revu à la baisse. Le responsable onusien annonce qu'une équipe du secrétariat effectuera une visite au Sahara au mois de mai prochain. Objet de la visite : une éventuelle révision des structures de la Minurso et la possibilité de réduire son personnel civil. Revenant sur l'évolution de la situation dans la région, Kofi Annan reconnaît que durant ces derniers mois, des « développement encourageants » ont été réalisés. Il cite à titre d'exemple « la diminution de la tension verbale entre les parties du conflit » et la reprise « des contacts à haut niveau entre les pays de la région ». L'allusion est clairement faite à l'embellie survenue dans les relations entre le Maroc et l'Algérie. Une amélioration du climat général qui n'a toujours pas entraîné d'avancées en matière des positions des uns et des autres sur la question du Sahara, déplore le responsable onusien. Celui-ci a réaffirmé sa volonté d'aider les parties concernées à rechercher une solution politique qui soit « juste, durable et mutuellement acceptée ». Une solution qui saurait également mettre fin au calvaire que vivent des milliers de sahraouis dans les camps de la honte, instrumentalisés à la faveur d'une poignée de mercenaires à la solde d'un pouvoir algérien qui persiste à ne pas dire son nom.