Des pressions internationales sont exercées sur le Maroc pour libérer les 37 personnes emprisonnées suite aux actes de sabotage à Laâyoune. Le chef du polisario mène une campagne dans ce sens. Le Maroc fait, depuis quelques semaines, l'objet de multiples pressions internationales pour remettre en liberté 37 personnes parmi les individus appréhendés au lendemain des actes de sabotage de Laâyoune, fin mai dernier. Cette mobilisation est le fait de milieux politiques et associatifs, européens notamment, ouvertement pro-Polisario, mais aussi de congressmen américains et d'ONGs internationales de défense des droits de l'Homme qui ont épousé la cause des 37 personnes présumées grévistes de la faim depuis le 8 août dernier. Récemment, ce sont les pro-séparatistes catalans qui se donnaient rendez-vous pour une symbolique grève de la faim de solidarité avec Tamek et les autres prisonniers détenus à Laâyoune, Aït Melloul et Casablanca. Ces derniers, dans la prose distribuée généralement lors de ce genre de manifestations, demandent la «libération immédiate» des 37 prévenus, mais n'hésitent pas à s'en prendre au gouvernement de Zapatero, coupable d'après eux d'avoir abandonné le «peuple sahraoui» pour un «misérable» accord de pêche. En Suède, il y a quelques jours, plusieurs parlementaires (toutes tendances confondues) et associations pro-Polisario ont renouvelé la même revendication pour Ali Salem Tamek et les 36 autres prisonniers. Les plus véhémentes sorties reviennent sur la bouche de Veronica Palm, la jeune parlementaire européenne du Parti Social-Démocrate. Des associations féminines, elles, s'élèvent contre ce qu'elles considèrent comme injuste sort fait à la «militante sahraouie» Aminatou Haïdar. C'est le cas notamment d'une ONG vénézuélienne inconnue au bataillon. Aminatou Haïdar, pour l'ensemble de son «œuvre», remporte d'ailleurs le choix de plusieurs parlementaires européens qui l'ont pressentie pour le prestigieux prix Sajarov des droits de l'Homme. Les congressmen américains ont fini par entrer en scène ces derniers jours, mais, contrairement à la propagande des séparatistes, pour exprimer leur «inquiétude» quant aux allégations de mauvais traitements supposés infligés aux 37 prisonniers. Le 12 septembre, ils ont écrit au Premier ministre Driss Jettou pour demander que les 37 prisonniers puissent bénéficier des conditions d'un jugement «équitable». Les congressmen en question sont emmenés par Cynthia McKinney, membre du comité du budget, en plus du sénateur de l'Oklahoma, James M. Inhofe. Les pressions sur le Maroc proviennent également de plusieurs ONGs de défense des droits de l'Homme et notamment de la part d'Amnesty International. Cette dernière a demandé, fin août, la relaxe des 37 prisonniers. L'OMCT (Organisation mondiale contre la torture), elle, s'y prendra à deux reprises pour formuler la même revendication et faire part de sa «vive préoccupation» pour le sort de Tamek et ses amis. Mohamed Abdelaziz, le chef des mercenaires de Tindouf, ne rate plus aucune occasion pour évoquer le sort de Tamek et ses amis. Il ne chôme plus surtout depuis la libération des 404 prisonniers de guerre marocains. Dans plusieurs lettres adressées à des chefs d'Etats pour les informer de cette libération, le chef du Polisario a formulé le souhait de voir le Maroc agir de manière réciproque avec la «libération» des 37 prisonniers. Mohamed Abdelaziz a tenté le coup encore une fois à l'occasion de la tenue du 60ème Sommet de l'ONU en écrivant aux dirigeants des pays du monde sollicitant interventions et pressions sur le Maroc. Toutefois, il semble avoir, dans ses démarches, une préférence pour ses amis sud-africains. Après Thabo M'Beki, il n'a pas hésité à demander une intervention de son prédécesseur, Nelson Mandela avant de recourir aux «bons offices» du célèbre révérend Desmund Tutu et toujours en faveur de Tamek et ses amis élevés au rang de «héros» face à la «répression» du régime marocain. Au Maroc même, les autorités n'ont pas échappé aux critiques et notamment de la part d'ONGs de droits de l'Homme. L'AMDH (Association marocaine des droits de l'Homme) s'en est ainsi prise aux déclarations du ministère de la Justice attestant qu'aucune grève de la faim n'est observée par les concernés et qu'ils bénéficient de tous les droits garantis aux détenus par les lois régissant les établissements pénitentiaires. Récemment encore, AMDH, OMDH (Organisation marocaine des droits de l'Homme) et FVJ (Forum Vérité et Justice) revenaient à la charge sur ce dossier surtout que, à les en croire, l'état de santé des 37 prisonniers serait source d'inquiétude. Le Maroc se trouve ainsi au centre de pressions, de plus en plus insistantes, pour libérer des personnes arrêtées, incarcérées et jugées ultérieurement dans le respect des lois et des droits de l'Homme, affirment les autorités à maintes reprises. Les 37 personnes en question, présentées ailleurs comme des «militants de la cause sahraouie», ont été arrêtées au lendemain des actes de sabotage qu'avait connus la ville de Laâyoune, chef-lieu du Sahara marocain, vers la fin du mois de mai dernier. Depuis, en attendant que prennent fin les procédures d'usage pour un procès ultérieur, elles ont été incarcérées dans différentes prisons du Royaume. Ali Salem Tamek, lui, a été transféré à Aït Melloul, pour les besoins d'une expertise psychique. Actuellement, se disant gravement diminué, il affirme refuser d'être soigné par les médecins marocains de peur d'être «assassiné».