Plusieurs journalistes algériens dont Mohamed Benchicou, directeur du journal "Le Matin", qui purge une peine de deux ans de prison, étaient cités à comparaître pour diffamation, mercredi, devant la Cour d'Alger, mais leurs procès ont été ajournés pour le mois prochain. Mohamed Benchicou, condamné le 14 juin 2004 à deux ans de prison ferme, était cité à comparaître en appel, en tant qu'accusé principal dans quatre procès concernant ses propres écrits, puis en qualité de co-accusé dans cinq autres affaires impliquant des journalistes du "Matin", jugés en première instance en avril 2005. Ces procès concernant le directeur du "Matin" ont été ajournés au 19 octobre, de même que les autres procès en appel, qui avaient donné lieu, en première instance, à la condamnation des journalistes du même quotidien Yasmine Ferroukhi et Youcef Rezzoug à trois mois de prison ferme (pour des écrits jugés diffamatoires à l'égard du ministre de l'énergie et des mines) et Hassan Zerrouky et Abla Chérif, à cinq mois de prison ferme (suite à une plainte pour diffamation d'un homme d'affaires émirati). La Cour a d'autre part décidé le report au 12 octobre prochain des procès en appel de Sid Ahmed Semiane et du caricaturiste Dilem du journal "Liberté" ainsi que celui, en première instance, d'un autre caricaturiste pour le 13 septembre. Le directeur du journal "Le Matin", qui avait fait l'objet d'une mesure de suspension et cessé de paraître depuis juillet 2004, a été condamné à la prison pour infraction à la législation sur le change, à propos "de bons de caisse" trouvés dans ses bagages à son retour d'un voyage en France . "Le Collectif pour la liberté de la presse" en Algérie a dénoncé dans ces procès "le harcèlement qui se poursuit contre des journalistes algériens". Dans un communiqué rendu public mardi, ce collectif revendique "la dépénalisation des délits de presse" et considère que "le cas de Mohamed Benchicou est une parfaite illustration des procédures parallèles et détournées destinées à mettre en cause les journalistes".