A l'occasion de la Journée internationale des femmes, l'Association de lutte contre le sida rappelle la nécessité d'inclure les besoins spécifiques des femmes, particulièrement les plus vulnérables d'entre elles, en matière d'accès aux droits à la santé. La Journée de mobilisation pour les droits des femmes de 2021 s'inscrit dans un contexte particulier d'accès aux droits à la santé au Maroc. En effet, le 11 février dernier, le Conseil des ministres, présidé par SM le Roi, a approuvé la loi-cadre du projet de réforme du système de protection sociale durant les cinq prochaines années. Le premier objectif de ce projet consiste à élargir la base des bénéficiaires de l'assurance-maladie obligatoire aux travailleurs et travailleuses indépendantes et aux bénéficiaires du Ramed, soit environ 22 millions de bénéficiaires supplémentaires à l'horizon 2022. L'ALCS se félicite du lancement de ce projet de réforme qui survient alors qu'on observe depuis plusieurs années une féminisation de l'épidémie du VIH. Alors que la part des femmes ne représentait que 18 % des cas entre 1986 et 1990, celle-ci a atteint 42% entre 2001 et 2005 (Rapport Plan National de lutte contre le sida – PNLS, 2007). Aujourd'hui, la part des femmes représente 38% des nouvelles infections au VIH (Estimation PNLS, 2019) et 70% d'entre elles ont été infectées par leurs conjoints (Etude sur les modes de transmission réalisée par le PNLS en 2013). Cette féminisation particulièrement inquiétante s'explique principalement, selon l'ALCS, par des facteurs socio-économiques, les inégalités juridiques et culturelles et les inégalités en matière d'éducation. La même source ajoute en outre que les violences basées sur le genre viennent assombrir ce tableau déjà alarmant en accentuant la vulnérabilité des femmes et des jeunes filles. Ainsi, l'Association de lutte contre le sida rappelle la nécessité de mettre en œuvre les recommandations de la revue du CNDH et du ministère de la santé portant sur la mise en conformité de la législation marocaine aux référentiels internationaux traitant du VIH et des droits humains telles que le renforcement des lois pénalisant la violence à l'égard des femmes sous toutes ses formes ainsi que les discriminations à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et celles qui sont les plus exposées au risque d'infection par ce virus.