À la concomitance de ces événements vient s'ajouter maintenant la tentative de déstabilisation de Nouakchott. Est-ce un hasard ? Qui se cache derrière le sigle GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) qui a mené une attaque meurtrière contre une base militaire dans le nord-est de la Mauritanie? Certes, ce groupe algérien, officiellement considéré comme une organisation terroriste en guerre contre son propre pays, a revendiqué ces actions violentes en les présentant comme un acte pour venger des activistes mauritaniens emprisonnés récemment par le régime de Mouaouya Ould Sid Ahmed Tayaa. Tout cela a les apparences de la clarté sauf que le timing de ces menées terroristes intervient dans une conjoncture maghrébine déjà tendue. Une tension consécutive aux déclarations hostiles à la marocanité du Sahara de Abdelaziz Bouteflika et à la menace du chef du Polisario de reprendre les armes contre le Maroc. Ce qui a eu comme conséquence immédiate de porter un coup dur au processus de rapprochement fraîchement réactivé entre Rabat et Alger ainsi qu'au sommet de l'UMA qui devait se tenir à Tripoli au mois de mai. Retour à la case départ sur fond de grande crispation dans les relations entre les deux parties. À la concomitance de ces événements vient s'ajouter maintenant la tentative de déstabilisation de Nouakchott. Est-ce un hasard ? En fait, tout cela commence à produire du sens. Les observateurs des affaires algériennes connaissent parfaitement l'alliance objective entre la sécurité militaire (SM) et le GSPC surtout que nombre de chefs de cette nébuleuse sont des anciens de l'armée algérienne. À partir de là, l'hypothèse d'une manipulation du GSPC par les services algériens n'est pas à exclure. Sinon qui aurait vraiment intérêt à s'en prendre à la Mauritanie à un moment où l'Algérie se militarise à tour de bras et maintient coûte que coûte son projet de créer un État-croupion au Sahara dans l'objectif inavoué de réaliser son obsession de faire tomber le régime marocain ? C'est connu, la Mauritanie représente la profondeur stratégique du Royaume et elle fait figure en même temps de ventre mou du Maghreb à cause surtout d'une grande partie de son territoire qui échappe à tout contrôle. Un affaiblissement de ce pays profite immanquablement à l'Algérie en ce sens où il servirait grandement ses visées dans la guerre larvée qu'elle livre au Maroc depuis plus de 30 ans. Sans résultat. Le Royaume ayant su déjouer toutes les manœuvres et complots de son adversaire le plus assidu. Si cette hypothèse se confirme, ce serait alors une étape supplémentaire dans la stratégie de surenchère algérienne envers son voisin : l'affaiblissement de la Mauritanie ou la provocation d'un changement de régime dans ce pays par l'encouragement ou le sponsoring des opérations terroristes permettrait, en effet, aux boumédiennistes au pouvoir à Alger de contourner le mur de sécurité protégeant le Sahara marocain des incursions du Polisario. Ce n'est pas une vue de l'esprit, l'espace sahélo-saharien, voisin du Maghreb, est confronté à de sérieux problèmes de sécurité. Une menace réelle pour la stabilité régionale.