Bien que le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) ait revendiqué deux fois successives l'attaque contre un poste militaire mauritanien, certains observateurs trouvent cette version pas très convaincante. Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien vient de revendiquer, une nouvelle fois mardi, l'attaque perpétrée samedi contre un poste militaire dans le nord-est de la Mauritanie. «C'est un message clair qui veut dire que notre action ne s'arrêtera pas à notre ennemi à l'intérieur (de l'Algérie), mais qu'elle atteindra les ennemis de notre foi où qu'ils se trouvent», a affirmé sur son site Internet le GSPC, toujours actif en Algérie malgré des revers et des dissidences. Ce groupe a déclaré que l'attaque est la première du genre, mais elle ne sera pas la dernière. «Il s'agit également d'un coup porté au plan Flintlock mis au point par l'Amérique, l'ennemi de Dieu, dans le but de combattre le Groupe salafiste pour la prédication et le Combat», affirme le GSPC. «Cette opération a été menée pour venger nos frères emprisonnés par le régime mécréant» de Nouakchott, a déclaré le Gspc, en référence à l'incarcération en Mauritanie, depuis début avril, de «jihadistes » accusés par le régime d'avoir été formés par ce groupe et d'avoir combattu pour lui. C'est la première fois que le GSPC, qui a fait allégeance à Al-Qaïda d'Oussama ben Laden, annonce avoir mené une opération de cette envergure hors du territoire algérien. La survie de ce groupe semblait pourtant sérieusement menacée. Au moins d'un an plus tôt, le GSPC a perdu son chef Nabil Sahraoui, tué avec quatre de ses adjoints par l'armée, en juin 2004, dans les maquis de l'Akfadou, près de Béjaïa (Petite Kabylie, 260 km à l'Est d'Alger). Il a également perdu son «numéro 2», Amari Saïfi, dit «Abderrazak le para». Ce dernier fut capturé par des rebelles tchadiens en 2004 dans le Tibesti, puis extradé vers l'Algérie. «Abderrazak le para» avait été à l'origine de l'enlèvement, en 2003, de 32 touristes européens, retenus en otage durant cinq mois dans le désert algérien puis malien. Il faut entre outre rappeler que depuis dimanche dernier le gouvernement mauritanien a accusé le GSPC d'être à l'origine de l'attaque. Cependant, certains observateurs ont affirmé hier que cette hypothèse laisse «sceptiques des experts algériens de sécurité». La piste «la plus plausible» reste «d'un groupe local (mauritanien) en connexion avec Al-Qaïda. Ce groupe devrait profiter des conseils pratiques de quelques éléments du GSPC qui écument le désert à la lisière des frontières» entre l'Algérie et le Mali, a affirmé un quotidien algérien. Plusieurs pays frontaliers du Sahara, dont l'Algérie, sont actuellement le théâtre de manœuvres militaires pour lutter contre le banditisme transfrontalier et le terrorisme. Ces exercices, qui intéressent les huit pays de la région (Sénégal, Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Tunisie, Maroc et Algérie), sont organisés par les Etats-Unis dans le cadre de "la lutte internationale contre le terrorisme" amorcée au lendemain des attentats de 11 septembre 2001. L'armée algérienne participe, depuis lundi et jusqu'au 26 juin, à des exercices baptisés "Flintlock 2005", dirigés par le commandement des forces américaines basé en Europe. Le quotidien précise que l'opération globale est officiellement appelée "Trans Saharan Counterterrorism Initiative" (initiative transsaharienne de lutte contre le terrorisme). La Mauritanie, le Niger, le Mali et le Tchad seront également le théâtre d'autres opérations combinées. Quelque 300 militaires américains participent à ces exercices que chacune des armées des pays sahélo-sahariens organise sur son territoire.