La sixième audience du procès Slimani-Laâfora, qui s'est déroulée vendredi 3 juin, a été consacrée à l'audition des plaidoiries et requêtes de la défense pour vices de forme. Le fond de l'affaire n'est pas encore discuté. Le procès de Slimani-Laâfora est décidemment voué au même scénario, qui ne cesse, depuis des mois, de se répéter. Un scénario fait de reports avec, en prime, la présentation par la défense des mêmes arguments et des mêmes requêtes. C'est ce que l'observateur de ce procès, par ailleurs inédit dans les annales de la justice marocaine, est forcé de croire. Ceci, à la lumière du déroulement, et de l'issue, de la sixième audience du procès qui s'est déroulée vendredi 3 juin. Une audience qui s'est soldée par la décision de la Chambre criminelle, 1er degré, près la Cour d'appel de Casablanca de reporter l'examen de l'affaire jusqu'au 1er juillet prochain. Mais pas avant que la cour n'ait procédé à l'audition des plaidoiries et au rejet de la requête de la défense qui a demandé la mise en liberté provisoire de Abdelmoughit Slimani l'ancien président de la communauté urbaine de Casablanca, et d'Abdelaziz Lâafora, l'ex-gouverneur de la préfecture de Hay Mohammadi-Ain Sebâa, et leurs co-accusés, actuellement en état d'arrestation. Tous sont poursuivis, faut-il rappeler, pour dilapidation et détournement de deniers publics, falsification de documents officiels, abus de pouvoir, corruption, faux et usage de faux. Un refus qui fait office de réponse de la cour aux requêtes de la défense pour vices de forme. Des requêtes axées principalement sur l'incompétence de la juridiction qui examine le dossier, sur le non-respect des droits de la défense au cours de l'instruction et l'illégalité de la désignation par le ministre de la Justice du juge d'instruction. Fait marquant lors de cette audience, la demande formulée par la de la défense d'Abdelaziz Laâfora de reporter l'affaire jusqu'à ce que la défense puisse présenter des preuves à même de changer le cours du procès. Une demande à laquelle la réponse à été par le négatif. A cela, la cour a présenté plusieurs raisons. Parmi elles, le caractère répétitif des demandes de report et l'absence de garanties quant à la capacité de la défense de présenter effectivement lesdites preuves une fois le nouveau délai arrivé. L'audition des requêtes s'est donc poursuivie et n'a été levée que pour reprendre dans l'après-midi. Entre temps, l'avocat de Abdellatif Chraïbi, le bâtonnier Taïb Omar, venu en retard, a expliqué que c'est le célèbre Me Jacques Vergès qui devait le remplacer –preuve que l'avocat français sera du procès- avant de dénoncer ce qu'il a qualifié de campagne contre son client. Ce dernier comparait par ailleurs en état de liberté provisoire. Contestant la qualité du juge d'instruction, les PV de la commission rogatoire effectuée à Genève auprès du plaignant Jean-Victor Lovat à l'appui, Me Taïb Omar a également dénoncé une mauvaise traduction des déclarations recueillies lors de cette commission et qui aurait été utilisée pour enfoncer son client. Le reste des plaidoiries est allé dans le même sens, notamment en ce qui concerne la défense de l'architecte Amine Demnati et celle de Hicham Mustapha avant que le report de l'affaire ne s'impose de nouveau.