Lors de l'audience de l'affaire Slimani-Laâfora, plus d'une centaine de témoins ont comparu devant la Cour qui communiqua à chacun sa date de comparution après avoir pris son numéro de portable. La troisième audience du procès Slimani-Laâfora, qui a eu lieu, vendredi 29 avril à la Chambre criminelle du premier degré de la Cour d'appel de Casablanca, a été marquée par la présence de la majorité des témoins convoqués par le tribunal. La salle numéro 5 de la Cour d'appel était ainsi occupée en majorité par les témoins dont le nombre a atteint 150 personnes. Il y en avait de toutes les catégories : hommes d'affaires, anciens hauts responsables du ministère de l'Intérieur, personnalités politiques locales et nationales, banquiers, fonctionnaires des communes de Casablanca et même de petits collaborateurs, des mis en cause dans le dossier. Ainsi, on reconnaissait dans la foule des leaders politiques comme le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs du Maroc et député istiqlalien, Abderazzak Afilal. Il y avait aussi le maire de Rabat, Omar Bahraoui. Ce dernier, ex-collaborateur et bras droit de l'ancien ministre de l'Intérieur, Driss Basri, est convoqué par le tribunal afin de s'expliquer sur le rôle qu'il a joué en tant que directeur général des Collectivités locales dans la validation des différents marchés douteux conclus par Abdelmoughit Slimani, alors qu'il était à la tête de la commune urbaine des Roches-noires et de la Communauté urbaine de Casablanca (CUC).C'est le cas aussi de son prédécesseur, Driss Toulali. Parmi les ex-hauts responsables, il y avait aussi l'ancien secrétaire général du ministère de l'Intérieur, Mohammed Hajjaj, l'homme de l'ombre de Driss Basri. Au fond de la salle, un autre homme de l'ombre, Mohammed Kemmou. Ex-président de la commune urbaine Hay Hassani, M. Kemmou était considéré comme le bras droit discret de M. Slimani. Au début de l'audience, le président de la cour, Me Mustapha Farès, a commencé par vérifier la présence de tous les mis en cause dont la plupart étaient présentés en état d'arrestation. Ensuite, la cour a appelé, un par un, les témoins à qui, le président a demandé le numéro de téléphone portable et remis une convocation pour le mois de juin. Arrivé en retard, Omar Bahraoui, s'est dirigé directement vers la cour pour recevoir sa convocation, mais, Me Farès lui demanda de s'asseoir et d'attendre son tour comme tous les autres. La cour a ensuite entamé l'examen des requêtes de la défense. Ainsi, elle a rejeté la requête de la défense qui demandait la liberté provisoire des prévenus, actuellement en état d'arrestation, et décidé d'examiner la demande de la levée de saisie présentée par la défense de l'un des prévenus. S'agissant de la requête qui a été introduite par l'un des avocats demandant à l'Etat, la Communauté urbaine de Casablanca et à l'agent judiciaire du Royaume et l'arrondissement des Roches Noires de se constituer partie civile dans cette affaire, la cour a décidé de l'examiner avant d'annoncer sa décision lors de la prochaine audience. La Cour a aussi demandé à la Société marocaine de dépôt et de crédit "Crédit Populaire" le relevé des comptes de Abdelmoughit Slimani et ses sociétés pour la période 1990-2000, ainsi qu'à la Banque Populaire, la Banque Commerciale du Maroc et la Banque Marocaine du Commerce Extérieur, le relevé des comptes de l'entrepreneur Boujemaâ Youssoufi et ses sociétés pour la période 1990-1992. Enfin, la cour a décidé de poursuivre, le 13 mai, l'examen de l'affaire.