Une première rétrospective de son vivant des œuvres d'un artiste marocain Un événement sans précédent au Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain à Rabat. Du 20 novembre au 20 avril 2021, cet immense espace dédiera «la première rétrospective jamais consacrée à un artiste marocain vivant». Intitulée «Entrée en matière», cette exposition retrace 50 années de création artistique de l'artiste Fouad Bellamine. «Aujourd'hui, nous ajoutons à cette palette d'hommages aux artistes marocains une rétrospective consacrée à Fouad Bellamine, dont les œuvres ont été exposées dans le monde. Au Maroc, où il a nourri plusieurs générations de jeunes artistes, nous retraçons à travers ce parcours près de cinquante années de travail», exalte Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées. En détail, le dispositif de l'exposition permet, selon le musée, «d'appréhender l'oeuvre dans sa diversité, et donner du sens à l'approche sérielle de l'artiste qui ne se réduit pas à une répétition ou à des variations sur le motif architectural parallélépipédique coiffé d'une demi-sphère baptisé marabout». «Pour beaucoup, ce motif-prétexte résume l'oeuvre picturale de Fouad Bellamine, en lui conférant une dimension figurative et symbolique qui n'est pas dans le dessein de l'artiste», enchaîne la même source. Au fil du parcours de l'exposition, le regardeur peut découvrir que cette matrice est l'aboutissement d'une investigation spatiale qui a duré des décennies. Dans le parcours de l'exposition, celle-ci s'ouvre avec les œuvres de jeunesse, réalisées par Bellamine lors de sa période minimale des années 70 caractérisée par des petits et moyens formats à la gestuelle discrète. La déambulation conduit ensuite vers les travaux de la période parisienne, où se joue une dialectique de la gestuelle et de l'espace fondatrice de son oeuvre. «On suit alors la progression architecturale du motif à travers des toiles d'un expressionnisme fougueux au chaos jouissif, ponctués par des moments expressionnistes dominés par le principe de silence où le motif se tient au bord de l'évanescence et de l'espace-temps», ajoute le musée. Au cours de la déambulation, l'on peut croiser les chemins de traverse empruntés par l'artiste, ses digressions, les tableaux charnières des périodes constitutives de sa trajectoire. La progression se termine par une installation immersive visuelle et sonore dans un espace qui incarne en volumes l'univers plastique du peintre alimenté par sa mémoire de l'enfance dans le dédale des rues de la médina de Fès. Et ce n'est pas tout. «Sous la direction du comité curatorial, un catalogue sera publié aux éditions La Croisée des Chemins. L'ouvrage comporte, outre les illustrations, des essais de l'écrivain Fouad Laroui, du critique d'art Henri François Debailleux, un texte inédit du journaliste et critique d'art Gilles de Bure et un entretien avec l'écrivaine Latifa Serghini», annonce le musée.