Les soldats français de la FORMIUB ont repoussé de 24 heures l'expiration de l'ultimatum lancé aux milices pour démilitariser la ville de Bunia, dans l'Est de la RDCongo. Première mesure concrète prise par la Force multinationale d'interposition dans l'Est de la République démocratique du Congo, l'ultimatum lancé aux milices armées à déjà montré ses limites. Censé expirer mardi midi, il a été repoussé d'une journée. Le colonel Gérard Dubois, porte-parole de la FORMIUB, a expliqué qu'il était « préférable que tout soit bien clair avant de proclamer Bunia ville démilitarisée plutôt que de s'attirer des malentendus et des incidents par la suite ». Il faut dire que dans ce chef-lieu de l'Ituri, les combats et les affrontements entre milices rivales se poursuivent sur fonds d'exactions, de vol et de pillages notamment, sur les quelques civils qui n'ont pas encore fui. Le groupe rebelle à dominante hema, l'Union des patriotes congolais, n'avait mercredi toujours pas déposer les armes comme le réclame la FORMIUB sous commandement français. Moins nombreux, ces miliciens – pour la plupart des enfants-soldats – patrouillaient encore dans les rues même si la majorité d'entre eux restait cantonnée devant le QG du mouvement, conformément à un accord passé avec la Force internationale baptisée Artémis. Reste que l'efficacité de cette mission onusienne reste très limitée dans une zone où des groupes incontrôlables se disputent le contrôle des villages et des villes. Le colonel Dubois n'a pas précisé mercredi quels problèmes restaient à régler lors des discussions avec l'UPC. Il a également refusé de dire quand expirerait exactement le nouvel ultimatum. Et s'il n'est pas respecté, le FORMIUB tentera-t-elle de l'imposer ? Ses effectifs sont encore incomplets – elle ne compte que 730 soldats déployés sur les 1.800 prévus- et sa mission limitée dans l'espace – Bunia – et dans le temps – jusqu'en septembre. Autant dire que l'Ituri est loin de retrouver la paix…