Des éléments français de la force internationale d'urgence sont arrivés mardi à Bunia, dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo, où la situation est toujours confuse. Dans la journée de mardi, quelque 150 soldats devaient arriver à Bunia, dans le cadre du déploiement des 1.500 éléments de la force de paix sous commandement français, placée sous l'égide de l'ONU. Cette nouvelle venue devrait permettre à cette mission de commencer à sécuriser la région de l'Ituri dans les deux prochains jours. Lundi, une dizaine d'autres soldats français avaient précédé ce premier contingent de troupes de combat, pour venir en renfort de la centaine d'éléments déjà sur place depuis début juin. Ce premier déploiement n'avait pas empêché le week-end dernier l'éclatement de violents combats à Bunia entre les rebelles contrôlant la ville, les Hema, et des milices rivales, les Lendu. Ces affrontements auraient fait une cinquantaine de morts, mais aucun bilan précis n'a été donné. Si les soldats, essentiellement français, n'étaient alors pas intervenus, leur mission est pourtant bien de mettre un terme aux massacres inter-ethniques qui ravagent cette région orientale de la RDCongo. En un mois, un demi-millier de Congolais en ont déjà été victimes, sans compter les nombreux cas de viols et de pillages rapportés par les Nations Unies. Cette fois-ci, le Conseil de sécurité a d'ailleurs autorisé les nouvelles troupes à faire usage de la force, au contraire de l'autre mission onusienne déjà sur place, la MONUC. Pourra-t-elle pour autant faire face à des affrontements qui impliquent aussi des mouvements rebelles, opposés au pouvoir de Kinshasa, traditionnellement soutenus par les régimes voisins ? Mardi encore, la plus importante rébellion du pays, le Rassemblement congolais pour la démocratie, appuyé par le Rwanda, a affirmé avoir pris le contrôle d'une ville située près de la frontière ougandaise, toujours en Ituri. « Kanyabayonga a été reprise par le RCD », a assuré un de ses porte-paroles Crispin Kabasele Tshimanga. Selon lui, les combats ont opposé son groupe aux Forces armées congolaises, aidées par les Interahamawe, des extrémistes Hutu rwandais, et le RCD-ML. Le Rassemblement congolais pour la démocratie-Mouvement de libération est allié aux autorités de Kinshasa…