Le Rwanda et la République démocratique du Congo ont effectué des progrès au cours de leurs négociations de paix en Afrique du Sud même si des désaccords persistent entre les deux voisins. Kinshasa s'est déclaré prêt à livrer les dirigeants de milices Hutus responsables du génocide au Rwanda, a déclaré dimanche un haut responsable rwandais. Des délégués des deux pays sont réunis à Pretoria depuis jeudi pour essayer de mettre fin à la guerre qui a coûté la vie à environ deux millions de Congolais depuis 1998, pour la plupart morts de faim ou de maladie, et dans laquelle le Rwanda est impliqué. Ce dernier a toujours accusé la RDCongo d'héberger les milices extrémistes et les ex-soldats Hutus impliqués dans le génocide de 1994. Il était donc intervenu dans l'est de la République congolaise pour pourchasser ces criminels mais Kigali est aujourd'hui accusé de maintenir sa présence militaire pour piller les ressources minières de son voisin. Le Rwanda a d'ailleurs annoncé qu'il n'avait pas l'intention de retirer ses troupes de l'ex-Zaïre tant que les milices, qu'il accuse de vouloir déstabiliser son gouvernement Tutsi, ne seront pas désarmées. «Il semble que nous faisons des progrès sur le DDRRR (désarmement, démobilisation, rapatriement, repeuplement et réintégration)», a déclaré un responsable rwandais. Et qu'ajouter que «le gouvernement de Kinshasa apparaît décidé à prendre des mesures pour prendre ses distances avec les Interahamwe (milices) et les ex-FAR (ex-membres des Forces armées rwandaises) et à livrer ces personnes. C'est une solution faisable. Cela pourrait suffire pour un accord». Ce n'est pas la première fois que la RDCongo exprime sa volonté de s'occuper des milices, mais le Rwanda souhaite voir sa voisine agir avant de procéder à un retrait de ses forces. La guerre dure depuis 1998, date à laquelle des rebelles soutenus par le Rwanda et l'Ouganda avaient pris les armes contre le gouvernement congolais, soutenu par le Zimbabwe, l'Angola et la Namibie.