Algérie. Une dizaine de personnes ont été assassinées par des groupes islamistes armés le week-end dernier dans l'Ouest algérien. Des crimes que l'armée n'arrive pas à empêcher malgré ses larges opérations de ratissage. Sept morts et un blessé, c'est le bilan du massacre perpétré par un groupe islamiste armé dans la nuit de samedi à dimanche, à Ain-Amrane, près de Chlef, à 220 km à l'ouest d'Alger. Selon Le Matin de lundi, «un groupe de terroristes au nombre indéterminé s'est d'abord attaqué à une école coranique» aux environs de minuit. «Ils y ont égorgé 3 talebs et criblé de balles une quatrième victime». D'après El Watan, l'incursion a été facilitée par l'absence, cette nuit-là, des gardes communaux chargés habituellement de la surveillance des lieux. Les mêmes hommes ont par la suite fait irruption «dans une demeure au village appelé Goufa». Une femme sexagénaire ainsi que son fils et sa fille, âgés de 15 et 19 ans ont été abattus par balle, selon le quotidien qui rappelait lundi que des tueries similaires ont déjà lourdement frappé la région, notamment le 16 octobre 2002 lorsque « 13 écoliers de la zaouïa d'El Hadjaj avaient été assassinés dans l'enceinte même de leur école». Le Matin notait pourtant que le GIA, traditionnellement actif dans l'Ouest algérien contrairement à son dissident du GSPC, implanté dans l'Est, était censé avoir disparu de la wilaya de Chlef « depuis février dernier après un acharnement sanglant dans cette région tout au long de l'année précédente». Dimanche soir, deux civils ont été assassinés dans un faux barrage dressé non loin de Médéa, au nord-est de Chlef. Toujours selon les informations recueillies par Le Matin, il était 20 heures quand le véhicule de Zenaïni Abdelkader (49 ans), et Mostefaoui Sadek (40 ans), deux agriculteurs, a été la cible de rafales. Le conducteur, blessé, a été «achevé à l'arme blanche», l'autre est mort sur le coup. Ces trois massacres sont intervenus au lendemain d'une macabre découverte : le corps mutilé d'un sexagénaire retrouvé à Harbil, 15 km à l'ouest de Médéa, par un jeune homme du voisinage. «Le vieil homme, qui vivait dans une habitation isolée sans famille, avait été atrocement décapité, éventré et le bras coupé». Ces violences, qui interviennent au moment où le peuple algérien pleure les victimes du séisme de mercredi dernier, comme noté par plusieurs journaux, ont pu être perpétrées malgré l'importance des opérations sécuritaires lancées depuis le début de cette année. Toute la région occidentale est actuellement l'objet de vastes ratissages qui ont déjà permis à l'armée de trouver plusieurs repères intégristes, des bombes et des armes. Plus d'une vingtaine d'entre eux ont même été éliminés durant ces dix derniers jours. Le 18 mai, huit membres de groupes armés islamiques avaient ainsi tués par les forces combinées de l'armée et de la gendarmerie lors d'un affrontement à Relizane, à 300 km à l'ouest d'Alger. Le mai, le Jeune Indépendant avait précisé que «plus d'une centaine de terroristes appartenant au groupe Houmet Es-Salafia, se seraient réfugiés à G'djadja, une zone montagneuse. C'est là que se sont concentrés les combats les plus récents, même si les régions de Jijel et Boumerdès, plus à l'est, n'ont pas été épargnées. Depuis le début du mois de mai, près de 80 personnes - des civils, des membres des forces de sécurité et des islamistes armés - ont été tuées en Algérie, selon un décompte établi par la presse algérienne.