Alors que l'Algérie célébrait l'Aïd Al Fitr, la presse faisait état ce week-end de onze personnes tuées dans des attentats islamistes. Et ce, malgré le renforcement de la sécurité. L'Algérie a une nouvelle fois fêté l'Aïd en dressant le triste bilan des victimes de groupes armés durant ce ramadan. Un bilan qui s'est alourdi ce jeudi lorsque onze personnes, dont un maire et son adjoint, ont été assassinées lors de trois attaques terroristes perpétrées par des groupes armés. Dans la banlieue de Blida, à 50 km à l'ouest d'Alger, un taxi-bus a tout d'abord été criblé de balles, tuant quatre civils et blessant trois autres personnes. Le même jour, le président de l'Assemblée populaire communale de Ouled Aïssa, près de Boumerdes (50 km à l'est d'Alger) et son deuxième adjoint, ont été assassinés dans un café du centre-ville. Dans la région de Chlef (210 km à l'ouest d'Alger) enfin, une dizaine de gardes communaux, qui s'apprêtaient à encercler un groupe armé signalé dans une habitation isolée, sont tombés dans une embuscade qui a coûté la vie à cinq d'entre eux. Ces derniers assassinats portent aux environ de 80 le nombre de personnes tuées dans des violences en Algérie au cours du mois de Ramadan, selon la presse nationale. Le plus meurtrier a été le massacre perpétré le 6 décembre dernier, près de Aïn Defla (150km à l'ouest d'Alger), sur une famille, tuant 17 personnes dont 15 enfants. Ce Ramadan, s'il a une nouvelle fois été entaché de morts et de violences, reste toutefois le moins meurtrier depuis 1992. Pour tenter d'endiguer cette potentielle vague d'attentats, les services de sécurité avaient en effet mis en place dans les grandes villes, un dispositif à même de répondre à cette menace. Une cellule anti-terroriste, composée de troupes spécialisées, avait été prévue à cet effet à Alger. La police urbaine avait quant à elle bénéficié d'un renfort de 3.000 agents, qui n'a pas empêché, le 20 novembre dernier, une bombe d'exploser dans une gare routière de la capitale, faisant un mort et une trentaine de blessés. Après cette nouvelle vague de violences, le président algérien Abdelaziz Bouteflika vient de recevoir l'appui de son homologue français Jacques Chirac qui a déclaré « qu'à l'heure où la communauté internationale se mobilise pour lutter contre le terrorisme international, l'Algérie et la France sont côte à côte »…