Seize nouvelles victimes sont venues s'ajouter au bilan, déjà lourd, des dernières violences intégristes qui ont frappé, le week-end, civils comme forces sécuritaires en Algérie. Le cycle infernal ne fait que recommencer. Seize personnes, dont neuf nouveaux membres des forces de sécurité, ont été tuées samedi et dimanche dans des violences qui ont aussi entraîné la mort de cinq islamistes armés. Ces nouvelles informations ont été rapportées, lundi, par les médias algériens qui ont consacré de larges colonnes à l'embuscade qui a coûté la vie à 43 militaires et à la tuerie qui a décimé deux familles dans l'Est, samedi soir. Dans cette même région, dimanche soir, ce sont le maire de Chetaïbi, commune située près d'Annaba (600 km à l'est d'Alger), et ses collaborateurs qui ont été attaqués par un groupe armé, alors qu'ils se rendaient dans une ville voisine. Le maire et l'un de ses deux adjoints ont été tués, leur chauffeur blessé. L'autre adjoint présent est, quant à lui, porté disparu tandis qu'un quatrième passager, le secrétaire général, a pu prendre la fuite, selon la radio d'Etat algérienne. La presse rapportait pour sa part, lundi, la mort de six militaires, tombés, deux jours plus tôt, dans une embuscade près de Lakhdaria, dans la région de Bouira, au sud-est d'Alger. Elle faisait aussi état de la mort d'un soldat assassiné et de cinq autres blessés près de Khemis Miliana, dimanche matin. D'après Le Matin, « les victimes, qui faisaient partie d'un détachement militaire en ratissage dans la région, ont été surprises par les tirs d'un groupe terroriste ». Et la Tribune de souligner que cet attentat survient après l'élimination, samedi dernier, en plein centre-ville de Khemis Miliana, « d'un dangereux terroriste par des éléments des services de sécurité qui l'avaient pris en filature depuis Alger ». D'après le quotidien El Watan, deux patriotes ont également été retrouvés égorgés, dimanche, dans cette même région. Lequel journal a aussi fait état de la mort de cinq islamistes lors de l'attaque qui a coûté la vie aux 43 militaires samedi soir, dans la localité de Taghda, entre Biskra et Batna, toujours dans l'Est. Une « hécatombe », qui aurait aussi fait plus de 40 blessés graves dans les rangs du convoi, selon Le Matin. Lundi, le quotidien est d'ailleurs largement revenu sur cette embuscade perpétrée, selon lui, « par un groupe évalué, selon les premières estimations, à une quarantaine de terroristes ». Un massacre « signé, selon des sources concordantes, Abderrazak El Para, un lieutenant de Hassan Hattab », responsable du GSPC pour la zone Tébessa-Khenchela-Batna. L'autre « carnage », celui qui a frappé deux familles près de Blida, plus au sud, dans la localité dénommée Ma Lamane, commune de Zabana, est aussi été détaillé dans les colonnes des journaux de lundi. « Cinq femmes, cinq enfants et trois hommes ont été tous égorgés ou achevés à coup de hache », par une quinzaine d'hommes séparés en deux groupes, rapportait Le Matin soulignant que « les terroristes n'ont même pas eu pitié du petit Mourad, âgé d'à peine 14 mois, ni de la grand-mère des Hammadi âgée de 80 ans ». Selon La Tribune, « les terroristes auraient kidnappé deux jeunes filles de 21 et 24 ans ». Face à ce nouveau regain de violences, qui porte à près de 80 le nombre de morts depuis le début du seul mois de janvier, les forces de l'ANP ont été placées en état d'alerte et ont multiplié les opérations de ratissage. Selon Le Matin, la hiérarchie militaire réclame de plus en plus « un appui politique dans la lutte antiterroriste » alors que « la Présidence de la République plaide les vertus de la politique de concorde civile envers les sanguinaires ». La population, elle, effrayée par cette insécurité permanente et isolée par l'absence de réactions et d'informations officielles, s'interroge de plus en plus sur la force de frappe dont bénéficient les groupes islamistes armés. Des « hordes » qui appliquent de plus en plus la « tactique des bombes » pour tuer davantage et pour échapper au harcèlement de l'armée... Avant de, notait Le Matin, réapparaître pour semer de nouveau la terreur.