Après la nuit d'horreur, qui a bouleversé Casablanca et tout le pays, la capitale économique a repris son rythme de vie habituel. Samedi, au lendemain de la catastrophe, les Casablancais, encore sous le choc, ont préféré rester chez eux. Mais, dès le soir, les boulevards du centre-ville, notamment les coins limitrophes aux sites ciblés par les attentats, ont connu une forte affluence des habitants de la ville blanche. En dépit de l'amertume et de l'indignation, ils ont fait le déplacement pour voir de près l'énormité des dégâts et leurs impacts. Le sujet était au centre des discussions des gens dans les cafés du centre-ville et dans les autres quartiers de la métropole. Après le dimanche, journée de repos, où Casablanca, comme à l'accoutumée, devient aérée et calme, les activités ont pratiquement repris leur cours normal. Lundi matin, les élèves sont allés à école, les ouvriers et les employés au travail, les commerçants à leurs lieux de commerces. Ainsi, dans les lieux de commerce comme, Derb Ghallef, Derb Omar, Lokréâ et le centre-ville, le commerce est flamboyant. Dès l'après-midi, les activités sont luxuriantes. Si les Casablancais étaient solidaires le jour du drame, ils devraient intervenir pour arrêter un terroriste, pour secourir les blessés, faciliter la circulation, il n'y avait aucun acte de vol des papiers ou des biens dans les sites attaqués. Ils ont été également plus solidaires pour tourner la page et reprendre leurs activités en toute quiétude. « Il faut oublier le malheur. Les terroristes visent à semer la terreur et nous déstabiliser. Maintenant la cellule qui a commis ces actes criminels a été arrêtée, ses commanditaires seront dévoilés et leurs objectifs sont connus. C'est le travail des éléments de la police. Et l'on connaît les compétences de nos services dans de telles tâches. Quant à nous, il faut qu'on s'occupe de notre boulot, le plus normalement du monde », souligne un jeune commerçant au centre-ville de la métropole. L'avis de ce jeune commerçant est largement partagé par d'autres au marché de puces de Derb Ghallef et à l'ancienne médina. Ceux, qui ont l'habitude de se plaindre, notamment les chauffeurs des taxis, avancent que l'activité a sensiblement régressé pendant le week-end. Par contre, les restaurants, en particulier sur la côte de Aïn Diab, qui connaissent d'habitude, une forte affluence ont battu de l'aile, le lendemain des évènements tragiques. «C'est tout à fait normal que les Casablancais annulent leurs sorties ce jour. Non pas par manque de sécurité sur les lieux, mais par solidarité avec les familles touchées par les criminels», affirme un gérant de restaurant, précisant qu'il s'agit d'un week-end noir pour le secteur. Il est vrai que dans les traditions de la société marocaine, lorsqu'une famille est en deuil, tous les voisins se solidarisent avec elle. Chose qui a été constatée lors du week-end dernier, après les attentats contre cinq sites dans la capitale économique. Le début de semaine, la métropole a repris son rythme normal de vie quotidienne. Le renforcement des mesures de sécurité dans la ville, et le démantèlement du réseau ayant perpétré les actes criminels, a rassuré les Casablancais et ses visiteurs.