Qualifiant de positive la Caravane de la lampe, Abdellah Baha, président du groupe PJD à la Chambre des représentants, déclare que l'absence de Mustapha Ramid et de Abdelilah Benkirane, lors de cette tournée, est une question d'agenda. Entretien. ALM : Quel bilan faites-vous de la tournée que vous avez organisé, dans le Sud du Royaume ? Abdellah Baha : La tournée s'est très bien déroulée. Nous avons, non seulement réussi l'objectif d'établir des ponts de communication avec les populations des régions que nous avons visitées, mais nous avons également gagné leur sympathie. D'autant que ces populations ont besoin de ces contacts directs, qu'on soit à l'écoute de leurs préoccupations et leurs aspirations. Nous, de notre côté et en empruntant les mêmes routes qu'empruntent ces populations, en prenant acte de leurs problèmes et revendications, loin des rapports et des bribes d'information qui nous parvenaient de loin, avons pu saisir toute la réalité dans laquelle vit une bonne partie de la population marocaine. Quelles ont été dans ce sens vos principales conclusions ? Et projetez-vous d'y donner suite ? La principale conclusion est que beaucoup, voire tout, reste à faire dans le Sud. Plusieurs régions continuent de souffrir d'un désenclavement total. Des régions dans lesquelles l'électricité, les réseaux de téléphonie et bien d'autres infrastructures brillent par leur absence. Sans parler des routes, des établissements hospitaliers, des écoles qui y sont rares. Concernant la suite que nous allons donner à cette visite, nous avons pour but d'user de tous les moyens que nous garantit la Constitution pour porter ces constats devant le Parlement, que se soit à travers les questions orales ou écrites ou encore dans le cadre des commissions spécialisées. Un rapport de toutes nos observations et recommandations est en élaboration dans ce sens. Certains mettent votre tournée dans le panier de vos préparatifs aux prochaines élections. Que répondez-vous à cela ? Je ne vois pas de problème dans une telle démarche. Qu'est qu'un parti politique si ce n'est un relais de communication politique ? Et quelle est sa fonction principale si ce n'est la recherche de représentativité, là où elle existe, et la préparation aux élections. Ce qui est peu logique, c'est que notre démarche est assimilée à une action intéressée alors qu'elle est au cœur même de toute action politique. Ceux qui nous désapprouvent n'ont qu'à faire de même. Lors de cette tournée, l'absence de Mustapha Ramid et Abdelilah Benkirane a été remarquée. S'agit-il d'une simple question d'agenda ou de divergences autour de l'idée même de la Caravane ? Il n'y a aucune divergence autour de la Caravane. Ce qu'il y a, c'est que M. Ramid devait représenter le parti dans une manifestation qui a eu lieu en Tunisie. Annoncée au départ, la participation de M. Benkirane n'a pas été rendue possible pour raison de ses différents engagements, notamment à la tête du quotidien «Attajdid». Les prochaines élections remettent sur le tapis le prochain gouvernement qui semble diviser votre parti. Si Saâd Eddine El Othmani s'est dit pour le fait que le PJD dirige le gouvernement, Abdelilah Benkirane a récemment déclaré le PJD n'était pas encore prêt. Qu'en est-il vraiment ? La déclaration de M. le secrétaire général du parti a été faite sur la base du principe. Celle de M. Benkirane a émané du point de vue de la pratique et partant de la situation actuelle du parti. Ce débat est synonyme moins d'une divergence entre les différentes forces du PJD que de deux lectures relevant chacune d'un ordre distinct d'idées. D'autant que, le moment venu, toutes les structures de notre formation seront appelées à décider.